Le cannabis, ce grand inconnu
Il m’a été donné de suivre votre Courrier assez régulièrement au cours des derniers mois pour pouvoir affirmer que les commentaires que j’y ai lus à propos du cannabis m’ont semblés pour le moins erronés. À tout le moins ceux sur sa légalisation. Je me rapporterai ici en particulier à ceux de M. Gauthier ainsi que de Ginette qui résument en fait ceux des autres intervenants sur le sujet.
Tous deux se permettaient de prendre de la désinformation pour des faits réels, et affichaient un bon nombre de préjugés ridicules sur cette plante aux nombreuses valeurs. À titre d’exemple, Ginette faisait un lien entre «la malbouffe qu’on fait sortir des écoles par une porte» pendant « qu’on y fait entrer le pot par une autre ». Est-elle sérieuse ou simplement stupide?
Avec la loi, la vente et la consommation du cannabis sera encadrée et accessible exclusivement aux gens majeurs. Donc l’idée qu’elle émet de voir les jeunes en consommer encore plus que maintenant est ridicule. De plus, il a été prouvé depuis longtemps que le cannabis ne détruit pas les neurones mais qu’il les engourdit. Ce qui fait que quelqu’un qui cesse d’en prendre retrouvera ensuite toutes ses capacités. Cela contrairement à l’alcool qui lui, a des effets destructeurs irréversibles.
Elle me semble de plus ignorer que certaines maladies, considérées jusqu’ici comme incurables, peuvent être soignées grâce au cannabis. Entre autres, la maladie de Crohn ainsi que certains cancers. Je ne fume pas personnellement de cannabis, mais je crois que l’information est l’arme la plus efficace conter l’ignorance. Alors j’invite les sceptiques à visionner le documentaire « Grass : le peuple de l’herbe » qui parle de l’arrivée du cannabis en Amérique ainsi que du chemin qui l’a mené de sa prohibition jusqu’à aujourd’hui. Quelqu’un d’ouvert d’esprit
À la décharge de toutes ces personnes, je vous dirais que la désinformation va dans les deux sens, et qu’il est difficile de nos jours de se faire une idée juste, tant le faux a l’air vrai. Mais il est un fait évident malgré ce que vous en dites, que le cerveau des jeunes a une plus grande vulnérabilité aux effets du cannabis que celui d’un adulte. Des études scientifiques ont d’ailleurs prouvé que fumer à l’adolescence, au moment où la maturation du cerveau n’est pas encore terminée, entraîne une plus grande perte de QI par rapport à ceux qui ont débuté à l’âge adulte. J’étais contre la légalisation jusqu’à il y a une dizaine d’années, et c’est justement la clarté des études scientifiques qui m’a convaincue du bien fondé du contraire.
Commentaire sur le délicat travail des policiers
Né à une époque où la répression était on ne peut plus lourde, beaucoup plus lourde qu’ici, et surtout dans un pays dont mon père disait que les forces policières n’étaient pas particulièrement ni essentiellement composées d’anges, je voudrais rappeler les sages propos qu’il tenait alors quand quelqu’un autour se permettait de critiquer leur travail. « Je me demande si vous auriez-personnellement les capacités de le faire le travail que les policiers font? »
Ceci, non pas pour placer au-dessus de tout soupçon et auréoler les individus qui composent les forces de l’ordre, mais pour introduire une nuance dans le débat, compte tenu du caractère essentiel de la fonction qu’ils exercent. Je vous dis cela aujourd’hui dans le but d’amoindrir les critiques qui leurs sont faites quotidiennement. Anonyme
C’est un fait que le travail des policiers est ingrat et bien souvent mal évalué ou mal perçu par les personnes qu’ils interpellent. D’autant moins bien évalué, que l’essentiel des contacts que le citoyen lambda a avec eux consiste à se faire réprimander. Mais il suffit d’imaginer leur absence dans les tâches essentielles qu’ils effectuent pour en imaginer le désordre conséquent. On les craint, parce que plus souvent qu’autrement lorsqu’ils interviennent, c’est que ça va mal.