La légende dont le Québec se souvient
Lorsqu’il a rendu l’âme, il y a 30 ans, René Lévesque était un homme « brisé », regrette l’ex-ministre péquiste Louise Beaudoin, qui l’a côtoyé de près jusqu’à sa mort.
Il y a eu la création du Mouvement Souveraineté-Association, la fondation du Parti québécois, l’élection du premier gouvernement péquiste, en 1976... Mais après ces moments plus glorieux, sont venus ceux plus ardus.
« Des moments extrêmement difficiles, vous ne pouvez pas imaginer : le rapatriement de la Constitution, l’échec du référendum… Il avait tout ça sur ses épaules. Et puis donc, en 1985, il est parti. Il a quitté la chefferie (du Parti québécois), puis il est mort deux ans après. Ce n’est pas un hasard tout ça », croit Mme Beaudoin.
Les dernières années de la vie de René Lévesque auront été ses plus difficiles. « Il y avait quelque chose qui était brisé chez lui. Moi je le comprenais fort bien. […] Et là je le trouvais cassé, brisé. Il y avait quelque chose d’éteint. »
« REPLI STRATÉGIQUE »
Selon elle, si René Lévesque a proposé « le beau risque », vers la fin de sa carrière politique, c’est parce qu’il croyait que c’est ce qu’il fallait pour les Québécois.
« Il avait compris, à ce moment-là, qu’il fallait un repli stratégique. Ce n’est pas parce qu’il pensait qu’il ne fallait plus faire l’indépendance, assure Mme Beaudoin. Il y a des moments dans la vie des peuples, puis on en vit un actuellement aussi, où le sentiment national n’est plus de la même force, donc il faut en prendre acte, et il ne faut pas juste foncer dans le mur. »