Un Québec qui plairait à René Lévesque
René Lévesque serait satisfait de la place du français au Québec, estime l’ancien premier ministre Pierre Marc Johnson
René Lévesque ne serait pas inquiété par le sort de la langue française au Québec s’il était encore en vie aujourd’hui, estime l’ancien premier ministre péquiste, Pierre Marc Johnson.
« Il trouverait que les choses vont relativement bien [au Québec en 2017], qu’on n’est pas en état de crise permanente, même pas sur cette question de la langue qui a toujours été délicate », a-t-il indiqué, en entrevue à l’Agence QMI.
« [Il trouverait] que parler anglais n’est pas un signe de domination, mais un moyen de communication dans un monde où c’est la langue la plus répandue », a-t-il ajouté.
De plus, M. Johnson croit que René-Lévesque trouverait « admirable » la situation économique du Québec, puisque la province « s’en sort bien » à ce chapitre.
CYNISME
Par ailleurs, il reproche au Parti québécois des années 2000 d’avoir encouragé le cynisme de la population envers la classe politique.
« Dans les années qui ont précédé l’élection de [Pauline] Marois, l’opposition officielle martelait tous les jours des choses négatives […], présentait l’État comme étant corrompu. Ce sont les parlementaires eux-mêmes, qui par leur propre discours, ont affaibli l’institution », estime celui qui a quitté la politique en novembre 1987.
À l’inverse de cette ambiance, une des forces de René Lévesque était son positivisme, croit M. Johnson.
« Il faut avoir une passion de la politique, et non pas la regarder avec cynisme. […] Il faut se concentrer sur ce qu’on peut faire, plutôt que sur nos limites. C’était un homme qui regardait toujours vers l’avant, et rarement vers le passé », a-t-il insisté.
PROCHE DES GENS
Ce qui a fait du fondateur du Parti québécois une « légende » qui a marqué l’imaginaire collectif, c’est sa capacité à être proche des gens, assure M. Johnson.
« Les autres comptaient plus que luimême », dit-il, en rappelant qu’une de ses plus grandes qualités était sa « sensibilité aux gens ».
« Il avait une immense capacité de vulgariser, de rendre simples des choses qui ne le sont pas toujours », a-t-il souligné.
M. Lévesque ne tombait pas pour autant dans le paternalisme et « traitait les gens comme des adultes », a spécifié M. Johnson.