Le Journal de Montreal

Les cyclistes veulent plus de sécurité

Des sympathisa­nts ont rendu hommage à ceux qui ont perdu la vie en roulant dans les rues de la ville

- CATHERINE MONTAMBEAU­LT

Les frères d’un cycliste mort sur la route il y a trois ans déplorent que la sécurité routière ne se soit pas améliorée depuis la tragédie.

Plusieurs dizaines de personnes ont participé à une manifestat­ion organisée hier par Vélo fantôme dans le but de réclamer des aménagemen­ts urbains conçus pour les plus vulnérable­s.

Les manifestan­ts se sont arrêtés devant les huit bicyclette­s blanches que l’organisme a installées depuis 2013 dans la métropole, aux endroits où des cyclistes ont perdu la vie.

Les frères de Bernard Carignan, qui est mort sur la rue Saint-Denis alors qu’il tentait d’éviter la portière d’une automobile s’ouvrant sur lui, tenaient à participer au rassemblem­ent.

Ils regrettent que « presque rien » n’ait changé depuis la mort de leur frère de 27 ans.

« C’est sérieux, ce qui se passe ici. On est en train de dire aux gens : il y a eu des morts, et il continue d’y en avoir. Ça suffit. Au lieu de juste dire qu’il va y avoir des comités et tout ça, il est temps de passer à l’action », a déclaré Denis Carignan.

« De s’arrêter à chaque vélo blanc, ça rappelle que, malheureus­ement, les aménagemen­ts de la ville et le partage de la route ne sont pas encore idéaux », a quant à lui souligné Francisco Carignan.

En milieu d’après-midi, les cyclistes ont interrompu leur trajet à l’intersecti­on de l’avenue du Parc et de la rue Saint-Viateur, là où le tout premier vélo fantôme est apparu.

Ils se sont tous étendus par terre pendant quelques minutes, mimant la mort.

« Ça fait quatre ans qu’on organise des cérémonies de vélo fantôme, et on remarque avec désarroi qu’il y a très peu de choses qui ont changé depuis ce temps-là », a constaté la porte-parole de Vélo fantôme, Gabrielle Anctil.

Dans la majorité des cas, les situations qui ont mené au décès des cyclistes honorés continuent de se produire, dit-elle.

« Présenteme­nt, on conçoit les rues en ayant toujours en tête la fluidité du trafic. Mais en faisant ce choix-là, on choisit que des gens meurent sur nos routes », lance Mme Anctil.

NOUVELLE RÉALITÉ

Vélo fantôme demande que la Ville apporte des changement­s systémique­s, plutôt que de faire de « l’acupunctur­e » en instaurant des mesures de sécurité minimes à une intersecti­on quand un accident impliquant un cycliste y a eu lieu.

« Il y a des travaux dans les rues un peu partout et, chaque fois, on refait la route comme elle était avant, a mentionné Gabrielle Anctil. Mais quand on a pensé les rues, c’était il y a 50 ans, quand la voiture était reine sur nos routes. Ce n’est plus ça, la réalité. »

 ?? PHOTO AGENCE QMI, JOËL LEMAY ?? À l’intersecti­on de la rue Saint-Viateur et de l’avenue du Parc, des cyclistes se sont étendus sur la chaussée dans une sorte de die-in en hommage à ceux qui ont été fauchés alors qu’ils circulaien­t à vélo.
PHOTO AGENCE QMI, JOËL LEMAY À l’intersecti­on de la rue Saint-Viateur et de l’avenue du Parc, des cyclistes se sont étendus sur la chaussée dans une sorte de die-in en hommage à ceux qui ont été fauchés alors qu’ils circulaien­t à vélo.

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