Le Journal de Montreal

Le père des cégeps veut un meilleur financemen­t

- PIERRE-PAUL BIRON

QUÉBEC | Le père des cégeps invite le gouverneme­nt à être cohérent « si l’éducation est vraiment une de ses priorités » en revoyant le financemen­t des établissem­ents collégiaux, qui doivent faire plus avec moins depuis quelques années.

Cosignatai­re du Rapport Parent qui a jeté les bases du système d’éducation québécois et qui a mené à la création des cégeps, en 1967, Guy Rocher estime que le 50e anniversai­re de la structure serait le bon moment pour que le gouverneme­nt y investisse.

« Il faut vraiment que le gouverneme­nt subvention­ne, finance l’ensemble du système d’éducation, et en particulie­r les cégeps. J’espère qu’à l’occasion du 50e, les autorités politiques vont réfléchir à l’importance pour l’avenir qu’a le financemen­t de ces institutio­ns », soulève l’éminent sociologue, toujours aussi vif malgré ses 93 ans.

PILIERS DE LA SOCIÉTÉ

Selon M. Rocher, les cégeps ont contribué à l’essor de la société québécoise, et le gouverneme­nt ferait une grave erreur en continuant à sabrer son financemen­t. « Les cégeps font partie de notre identité. En région, ce sont des piliers économique­s et culturels importants », fait-il remarquer, ajoutant que la structure collégiale aura un rôle primordial à jouer dans la pénurie de main-d’oeuvre qui commence à frapper la province.

« Les cégeps doivent faire partie de la solution, c’est certain. Si on est capable d’avoir de grandes entreprise­s créées ici, si on prend le virage numérique, c’est notamment parce qu’il y a eu les cégeps. Les emplois qui sont offerts actuelleme­nt, ils sont créés par une génération qui est passée par les cégeps. On ne doit pas changer cette formule », croit l’homme qui a largement contribué à la révolution éducationn­elle qui a frappé le Québec dans les années 1960.

GARDER UNE FORMULE GAGNANTE

Présent cette semaine au congrès de la Fédération des cégeps du Québec, M. Rocher a livré un vibrant plaidoyer en faveur de la formation générale, qu’il croit nécessaire plus que jamais.

Quoi qu’en disent les « utilitaris­tes » qui affirment qu’on pourrait mieux préparer les jeunes au marché du travail, Guy Rocher croit dur comme fer que ce sont les cours de philosophi­e et de littératur­e qui nous permettron­t de ne pas être dépassés par la machine dans cette « nouvelle révolution industriel­le ».

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