Le père des cégeps veut un meilleur financement
QUÉBEC | Le père des cégeps invite le gouvernement à être cohérent « si l’éducation est vraiment une de ses priorités » en revoyant le financement des établissements collégiaux, qui doivent faire plus avec moins depuis quelques années.
Cosignataire du Rapport Parent qui a jeté les bases du système d’éducation québécois et qui a mené à la création des cégeps, en 1967, Guy Rocher estime que le 50e anniversaire de la structure serait le bon moment pour que le gouvernement y investisse.
« Il faut vraiment que le gouvernement subventionne, finance l’ensemble du système d’éducation, et en particulier les cégeps. J’espère qu’à l’occasion du 50e, les autorités politiques vont réfléchir à l’importance pour l’avenir qu’a le financement de ces institutions », soulève l’éminent sociologue, toujours aussi vif malgré ses 93 ans.
PILIERS DE LA SOCIÉTÉ
Selon M. Rocher, les cégeps ont contribué à l’essor de la société québécoise, et le gouvernement ferait une grave erreur en continuant à sabrer son financement. « Les cégeps font partie de notre identité. En région, ce sont des piliers économiques et culturels importants », fait-il remarquer, ajoutant que la structure collégiale aura un rôle primordial à jouer dans la pénurie de main-d’oeuvre qui commence à frapper la province.
« Les cégeps doivent faire partie de la solution, c’est certain. Si on est capable d’avoir de grandes entreprises créées ici, si on prend le virage numérique, c’est notamment parce qu’il y a eu les cégeps. Les emplois qui sont offerts actuellement, ils sont créés par une génération qui est passée par les cégeps. On ne doit pas changer cette formule », croit l’homme qui a largement contribué à la révolution éducationnelle qui a frappé le Québec dans les années 1960.
GARDER UNE FORMULE GAGNANTE
Présent cette semaine au congrès de la Fédération des cégeps du Québec, M. Rocher a livré un vibrant plaidoyer en faveur de la formation générale, qu’il croit nécessaire plus que jamais.
Quoi qu’en disent les « utilitaristes » qui affirment qu’on pourrait mieux préparer les jeunes au marché du travail, Guy Rocher croit dur comme fer que ce sont les cours de philosophie et de littérature qui nous permettront de ne pas être dépassés par la machine dans cette « nouvelle révolution industrielle ».