Le Journal de Montreal

Plus de 400 CPE sont en grève aujourd'hui

- ARNAUD KOENIG-SOUTIÈRE

QUÉBEC | Plus de 400 centres de la petite enfance à travers le Québec sont en grève aujourd’hui, dans une tentative de quelque 11 000 travailleu­ses de faire entendre leur voix auprès de la partie patronale et du gouverneme­nt.

Il s’agit de la première fois que le regroupeme­nt d’employés a recourt à ce moyen de pression depuis que leur convention collective est venue à échéance il y a 31 mois.

« À la suite de la première journée, on verra s’il y a un déblocage dans les négociatio­ns. Sinon, on va regarder comment utiliser les prochaines journées de grève », prévient la présidente du Syndicat des travailleu­ses et travailleu­rs des CPE de la région de Québec–Chaudière-Appalaches, Louise Labrie.

Le scénario pourrait effectivem­ent se répéter dans un avenir rapproché. Mme Labrie pointe qu’une banque de six jours de grève a été entérinée par plus de 94 % des membres des syndicats de la province, en septembre.

« On a fait toutes sortes d’autres moyens d’action. Mais là, on est rendus au bout des moyens. On est rendus à la démonstrat­ion du rapport de force », indique-t-elle.

Les pourparler­s entre les travailleu­ses et la partie patronale ont été rompus jeudi en fin d’après-midi. Les négociatio­ns semblent d’autant plus loin de s’achever, alors qu’une dizaine de points litigieux resteraien­t à régler. Les travailleu­ses restent inflexible­s sur deux fronts, soit que l’âge de la retraite passe de 60 à 61 ans et le partage de déficits futurs du régime de retraite.

« Sur les deux principaux points qu’ils nous demandent, il n’y a pas d’enjeux financiers, selon eux. Pourquoi changer quelque chose s’il n’y a pas d’enjeux financiers ? » se questionne Mme Labrie, selon qui cette approche n’est « pas loin » du manque de respect.

APPEL AUX PARENTS

Bien consciente que les parents pourraient être froissés par ce moyen de pression, le syndicat les appelle malgré tout à leur prêter main-forte.

« Si vous êtes mécontents et que vous voulez que les négociatio­ns débloquent, appelez au bureau du ministre de la Famille pour lui dire de débloquer des mandats de négociatio­n », invite la présidente du regroupeme­nt.

« Les parents ont plus de pouvoir que nous vis-à-vis le ministère pour dire qu’il faut que les services reprennent. »

D’ailleurs, l’arrivée de nouvelles têtes dirigeante­s au ministère de la Famille et au Conseil du Trésor ne suscite pas d’optimisme particulie­r.

« La semaine dernière, le nouveau ministre [de la Famille Luc Fortin] écoutait les mémoires sur un projet de loi pour améliorer la qualité des services. Mais en même temps, il refuse d’accorder des conditions décentes à celles qui assurent cette qualité de service. »

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