La Formule E a bel et bien nui aux commerçants
Trois propriétaires d’entreprise sur quatre disent avoir subi des impacts négatifs
Pas moins de 70 % des commerçants du Centre-Sud touchés par la Formule E de Montréal en juillet affirment que l’événement a eu des impacts négatifs sur leur entreprise.
C’est ce que dévoile un sondage réalisé par Formule citoyenne, un groupe de citoyens qui s’oppose à la tenue de la Formule E au centre-ville.
Des 70 commerçants situés dans le périmètre du circuit qui ont accepté de participer, 49 ont soutenu que l’événement leur avait nui.
Dans le questionnaire qui leur a été distribué en septembre, on leur demandait entre autres de chiffrer les pertes ou les gains résultant de la course de voitures électriques, et d’indiquer s’ils avaient reçu une compensation dans le cas de pertes.
La totalité des résultats de ce sondage sera dévoilée aujourd’hui au cours d’une conférence de presse.
Chose certaine, les propriétaires de commerces rencontrés par Le Journal vendredi étaient toujours aussi mécontents, trois mois après le week-end des 29 et 30 juillet.
« Normalement, les samedis d’été où il y a des feux d’artifice, ce sont de très grosses soirées pour nous. Mais le samedi de la FE, ç’a été l’un des pires qu’on a eus depuis qu’on est ici. C’était vide », se souvient Frédéric Cormier, propriétaire du bar Station Ho.st, rue Ontario.
BAISSE DE REVENUS
Contrairement à ce qu’avait laissé entendre le maire Denis Coderre avant l’ePrix, il n’y a eu absolument aucune retombée économique pour les entreprises du quartier, affirme M. Cormier.
« À cause de l’interdiction de stationnement des deux côtés de la rue et de toutes les déviations qu’il y avait, personne ne pouvait se rendre », déplore-t-il.
Un peu plus loin sur la rue Ontario, le propriétaire de la boulangerie Arte et Farina, Sandro Carpene, souligne que les effets néfastes de la Formule E ne se sont pas seulement fait sentir pendant la fin de semaine, mais aussi lors du montage et du démontage du circuit.
« J’ai perdu entre 15 et 20 % de mes revenus dans la semaine avant, et entre 30 et 40 % pendant la fin de semaine », indique-t-il.
« L’an prochain, je vais probablement fermer pendant l’événement, ajoute-t-il. Au bout du compte, en payant mes employés et tout ça, j’ai perdu de l’argent. »
RANCUNE
Dans la rue Sainte-Catherine, la rancune des commerçants était tout aussi palpable.
« C’était catastrophique. On était juste bons pour les toilettes et remplir les bouteilles d’eau des gens », relate Régis Menetrey, propriétaire de La Mie Matinale.
L’homme affirme avoir perdu plus de 60 % de ses revenus pendant ce week-end de juillet.
« Ce n’est pas compliqué, on avait fait 80 sandwichs et on a dû en jeter 70! » s’exclame-t-il.
Rappelons que le maire Denis Coderre refuse toujours de révéler le nombre de billets vendus pour la Formule E.