Le Journal de Montreal

Une femme trans estelle une vraie femme ?

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Après avoir embauché comme coordonnat­rice générale une militante « afro féministe » antisémite qui, il y a quelques mois à peine organisait des camps d’endoctrine­ment en France dont les blanches étaient exclues, la Fédération des femmes du Québec va se donner d’ici quelques jours une femme transgenre comme présidente.

(Nous sommes en pleine période de scrutin, mais il n’y a qu’une candidate en lice.)

On parle ici d’une personne née un homme et devenue femme. Comme il est impoli de demander si elle a eu la grande opération, on ne saura jamais si son corps est celui d’un homme ou d’une femme.

SE SENTIR FEMME

De toute façon, de nos jours, c’est sans importance : ce qui compte c’est de se « sentir » femme la majeure partie du temps. Dans une entrevue accordée au journal étudiant de l’université Concordia en 2013, Gabrielle Bouchard, c’est son nom, révélait qu’en raison de sa longue transition, « mon identité change d’un mois à l’autre, d’une année à l’autre. »

Madame Bouchard travaille comme coordonnat­rice au Centre de lutte contre l’oppression des genres depuis 2011. Elle oeuvre auprès de femmes marginalis­ées. Nous sommes loin du féminisme version madame Tout-leMonde.

J’entends des accusation­s de transphobi­e qui s’échappent des fenêtres de l’UQAM. Si vous connaissie­z ma vie familiale, vous n’oseriez pas. Mais fuir les questions difficiles, c’est refuser toute possibilit­é de vérité.

UN CONFLIT OUVERT

La question que je soulève n’est qu’un miroir d’un débat qui fait rage depuis des années entre les féministes radicales « contre l’inclusion des trans » et les militantes pour les droits des trans. L’enjeu ? Une femme trans est-elle une vraie femme ou une vraie femme trans ?

Le mois dernier, une bataille a éclaté à Hyde Park, au coeur de Londres, entre des militants et militantes trans et des féministes radicales opposées à leur « inclusion ». La police a dû s’en mêler et une femme de 60 ans, du camp des féministes radicales, a été sévèrement battue.

En 1995, un centre d’aide pour femmes agressées sexuelleme­nt et violentées de Vancouver avait refusé les services bénévoles de Kimberly Nixon, une femme trans post-opération, argumentan­t que la biologie n’est pas tout et qu’il faut prendre en compte la socialisat­ion et les expérience­s de vie. Madame Nixon a poursuivi le centre pour discrimina­tion, mais elle a perdu. La Cour suprême a refusé d’entendre la cause.

Aujourd’hui, la loi C-16 interdit la discrimina­tion sur la base de l’identité de genre et l’expression de genre.

Le Québec, bon comme du bon pain blanc, ne verra aucun problème à ce que la FFQ élise une femme trans comme présidente. Face à tout ce qui nous fait paraître progressis­tes, nous paralysons de satisfacti­on.

Ne vous méprenez pas : je ne rejette nullement la réalité trans et je crois que ces personnes sont victimes de discrimina­tion systémique extrême.

Savoir si madame Bouchard est une vraie femme ou non m’intéresse peu. La réponse lui appartient, mais il devrait être permis de se demander si elle a été une femme assez longtemps pour comprendre le spectre de l’expérience féminine et pour parler au nom des femmes du Québec.

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Qu’aurait pensé Thérèse Casgrain, la fondatrice de la Fédération des femmes du Québec en 1966, d’une présidente transgenre ?
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RAVARY LISE lise.ravary@quebecorme­dia.com

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