Le Nobel reçu par une survivante d’Hiroshima
Elle acceptera le prix décerné à une ONG qui lutte contre la prolifération nucléaire
OTTAWA | (AFP) Setsuko Thurlow n’avait que 13 ans lorsque la première bombe nucléaire de l’histoire a été larguée sur sa ville d’Hiroshima, le 6 août 1945, à un kilomètre et demi de l’endroit où elle se trouvait.
Plus de 62 ans après cet horrible jour, elle se rendra en décembre à Oslo pour accepter le prix Nobel de la Paix, au nom de la lauréate de cette année, la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN), une organisation dont elle est l’ambassadrice.
« Je me souviens d’un éclat de lumière bleuté. Mon corps a été soufflé dans les airs, je me souviens de cette sensation de flotter », raconte-t-elle.
Elle s’est soudainement retrouvée coincée sous des décombres, avec des dizaines d’autres personnes, jusqu’à ce qu’un inconnu l’aide à s’en sortir.
« La ville que j’ai vue était indescriptible », se remémore-t-elle. « Je n’étais qu’une élève de 13 ans, et je venais de voir ma ville détruite. »
Un étrange silence pesait sur la ville, la poussière ayant fait disparaître le soleil matinal d’une belle journée d’été.
« Personne ne criait, personne ne courait. Les survivants n’en avaient pas la force physique ou mentale. Tout au plus étaient-ils capables de quémander de l’eau d’une voix à peine audible. »
CANADIENNE
L’explosion nucléaire d’Hiroshima a tué environ 140 000 personnes et celle de Nagasaki, trois jours plus tard, 80 000 autres.
Setsuko Thurlow a désormais 85 ans et vit au Canada. Elle raconte son histoire dans l’espoir de les sensibiliser aux horreurs de la guerre nucléaire et de freiner la prolifération des armes de destruction massive.