Cinq lobbyistes pour sauver la Chambre de la sécurité financière
Pour tenter de sauver sa peau, la Chambre de la sécurité financière (CSF) n’a pas lésiné sur les moyens. L’organisme public s’est payé pas moins de cinq lobbyistes pour convaincre le gouvernement Couillard de ne pas signer son arrêt de mort, en vain. Des contrats d’une valeur totale de 50000 $ à 250000 $.
Visée par le projet de loi 141, la Chambre disparaîtra dans les prochains mois, absorbée par l’Autorité des marchés financiers. Mais l’organisme se démène depuis de nombreux mois pour renverser la situation.
L’étude du projet de loi doit commencer dans les prochaines semaines
Elle a notamment fait appel à cinq lobbyistes, révèlent des documents consultés par Le Journal. Des mandats dont le coût se situe dans la fourchette de 10000 $ à 50000 $ chacun.
Les firmes de lobbying AGP et National avaient notamment comme mission d’« effectuer des représentations au nom de la Chambre afin de conserver et développer le modèle d’autoréglementation multidisciplinaire » auprès des politiciens à l’Assemblée nationale.
PROCHES DU PLQ
La Chambre a notamment fait appel à Alain Lemieux, le fondateur d’Affaires gouvernementales et publiques, et à Michel Rochette, qui a notamment dirigé le département des communications du Parti libéral du Québec, en plus d’avoir été porte-parole du ministre de l’Économie, puis des Finances.
Les démarches « visent à confirmer l’encadrement actuel », précise-t-on.
La présidente de la CSF, Marie Elaine Farley, s’est elle aussi inscrite au registre des lobbyistes pour la période allant d’avril 2016 jusqu’à la fin de l’année 2017.
La loi requiert à tout organisme ou entreprise qui sollicite des élus de s’inscrire au registre des lobbyistes.
Le ministère des Finances, le chef du PQ, Jean-François Lisée, l’ex-ministre des Finances Nicolas Marceau, le bureau du premier ministre et l’Autorité des marchés financiers ont été contactés par les lobbyistes de la CSF.
Pour la CSF, « il est important de voir à l’intérêt et la protection des consommateurs. Nous souhaitons nous assurer que le ministre, le gouvernement et tous les élus en soient conscients », a expliqué une porte-parole.