Le Journal de Montreal

Les meilleurs moments

Malgré la tempête qui frappe le milieu culturel, c’est un Gala de l’ADISQ réjouissan­t qu’on nous a servi hier soir.

- Marc-André Lemieux MALemieuxJ­DM marc-andre.lemieux @quebecorme­dia.com

La pression était forte sur Louis-José Houde. Depuis le dévoilemen­t des allégation­s d’inconduite­s sexuelles contre Gilbert Rozon, Éric Salvail et compagnie, le showbiz québécois traverse une période de crise. Comment allait-on aborder le sujet brûlant en pleine cérémonie ?

Au final, Louis-José Houde n’a pas fait grand état du scandale. Hormis une pointe contre Éric Salvail décochée en ouverture et une mention en clôture, l’animateur a esquivé le sujet. Et c’est tant mieux. Parce qu’il a misé sur ses forces pour livrer un monologue rythmé, divertissa­nt, gentiment cinglant et drôle à souhait.

La façon dont il décrit les artistes québécois à sa soeur exilée aux États-Unis depuis 12 ans nous restera en mémoire longtemps. Patrice Michaud ? « Un moniteur de camp de jour un peu trop vieux pour être moniteur. » Alex Nevsky ? « Un patineur artistique de 1982. » Marc Hervieux ? « Un Denis Coderre un peu pacté dans l’sud. » On la rit encore.

RICHE MENU MUSICAL

Nous avons été également gâtés du côté des prestation­s. Offrant une aussi belle diversité musicale que génération­nelle, le numéro réunissant Alaclair Ensemble, Charlotte Cardin et Daniel Bélanger a placé la barre haut en lever de rideau.

La soirée a également proposé plusieurs rencontres réussies, notamment entre Patrice Michaud et Émile Bilodeau, qui ont présenté un mash-up de Kamikaze et J’en ai plein mon cass. Le pot-pourri aux accents funk des Brooks en compagnie d’Alexe Gaudreault, Alex Nevsky et Robert Charlebois (qui a chanté les mots de Réjean Ducharme) s’est également illustré.

ÉMOTIONS POUR COHEN

Exception faite des jeux de mots plus ou moins convaincan­ts des 2Frères sur Rozon (« R-osons dénoncer ») et Salvail (« Ça l’vaille pas la peine »), la cérémonie de plus de deux heures s’est déroulée sans heurt.

Sobre, mais senti, l’hommage posthume à Leonard Cohen, au cours duquel les artistes au parterre, menés par Richard Séguin, ont repris l’indémodabl­e Hallelujah, a provoqué son lot de frissons.

L’émotion était également palpable durant les remercieme­nts de Serge Postigo, récipienda­ire du Félix du meilleur Spectacle interprète pour Mary Poppins, une comédie musicale produite par Juste pour rire. Le metteur en scène a déclaré qu’on devait s’occuper des victimes de Rozon, mais qu’on devait éviter d’en faire plusieurs autres collatéral­es, en référence aux nombreux employés de l’entreprise qui risquent de voir leur emploi disparaîtr­e.

« Ne laissons pas l’horreur décimer leur avenir à court et moyen terme », a insisté Serge Postigo avec solennité.

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Avec son énergie contagieus­e, la bande d’Alaclair Ensemble a lancé de belle façon cette grande fête de la musique. L’hommage à Leonard Cohen s’est conclu en beauté lorsque Richard Séguin a entamé, a capella, le grand classique Hallelujah. Le reste de...
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