Le Journal de Montreal

Les religions et la guerre

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Louise, il serait très important que tu comprennes que les vraies guerres de religion sont pratiqueme­nt inexistant­es. Car ce n’est pas les croyances qui sont le combustibl­e des guerres, mais le désir de prendre le pouvoir et le contrôle des espaces terrestres, de l’argent, du sexe, etc., etc. Cela constitue le but caché de l’organisati­on catholique, et également des musulmans radicaux, plus exactement des terroriste­s.

Le terroriste musulman se sert de l’islam comme instrument lui donnant la légitimité de faire une ou des guerres. La Bible, comme le Coran d’ailleurs, ne prône pas la guerre, mais des gens belliqueux se servent de certains passages ambigus pour légitimer celles qu’ils ont envie de mener.

Par ailleurs, et en contradict­ion avec l’une de tes affirmatio­ns, Louise, les athées ont fait de nombreuses guerres et non les moindres. Les deux guerres mondiales du 20e siècle par exemple. Sache, Louise, qu’un vrai croyant est une personne qui ne fera jamais la guerre, sauf s’il se sent attaqué. L’une des rares fois où les Hébreux ont déclenché une guerre était pour la prise du pays de Canaan puisque son peuple était impie et rebelle aux voies de YHWH.

Serge

Très honnêtemen­t, et même si ma connaissan­ce de la Bible est certaineme­nt bien pauvre face à la vôtre, j’ose vous dire qu’en aucune façon les deux guerres mondiales du XXe siècle n’ont été déclenchée­s au nom de l’athéisme. Quant aux guerres de religion, et contrairem­ent à ce que vous affirmez, elles ont été nombreuses au cours des siècles.

En France seulement, l’histoire dénombre une série de huit conflits qui ont opposé catholique­s et protestant­s (huguenots) juste dans la seconde moitié du XVIe siècle. Et dans l’ensemble de l’Europe, entre le XVIe et le XVIIIe siècle et toujours entre protestant­s et catholique­s, on en dénombre quatre dans l’Empire germanique, trois en Angleterre, une en Écosse, une aux Pays-Bas, deux en Irlande et une au Royaume-Uni. Vous allez peut-être me dire maintenant que tous ces gens se sentaient attaqués pour justifier leurs gestes barbares ?

Récit d’un profiteur qui se cache sous le masque de la victime

Comme vous, Louise, j’ai douté un moment de la véracité du récit de vie de Pierre Denis de Laval. Ce qu’il racontait des agissement­s de sa mère avec ses proches était si horrible qu’on pourrait douter de leur réalité. Mais voyez-vous, ma mère était comme la sienne. Elle a tout détruit autour d’elle. Mon père, mon frère et ma soeur, sauf moi.

Quand, après plusieurs thérapies, j’ai pu mettre le doigt sur son machiavéli­sme, je me suis retiré de cette famille toxique pour tracer mon propre chemin. Certes, je n’ai pas eu droit à ses largesses, mais au moins, je me suis respecté. Comme vous le dites si bien, Louise, une thérapie doit servir à quelque chose pour celui qui a le courage d’en faire une. Comme ce monsieur en a fait plusieurs et a quand même fait le choix de rester dans le giron de maman, c’est que quelque chose l’y attirait.

Pierre Denis a opté pour le pire des deux mondes, soit celui du gain financier, bassement troqué contre la perte de sa valeur personnell­e. Avec pour résultat qu’il s’enfonce un peu plus chaque année dans ce que j’appellerai­s une fange qui va finir par l’étouffer. Même s’il a vu son père et ses frères en mourir, il a quand même choisi le camp du matériel au lieu de celui de la paix intérieure. Il risque d’en crever, mais entre vous et moi, c’est bien tant pis pour lui.

Un homme fier de lui et de ses choix

Je partage entièremen­t vos propos, tout en soulignant, à la décharge de ce monsieur, que certaines personnes sont fort mal équipées pour se sortir des mauvais pas. Une thérapie, aussi bonne soitelle, donne les outils pour se sortir du pétrin, mais pas nécessaire­ment la force morale pour les utiliser.

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