Le Journal de Montreal

Un turbodiese­l pour les grands voyageurs

- JACQUES BIENVENUE jacques.bienvenue @quebecorme­dia.com

Le GMC Terrain a changé radicaleme­nt. Pour cette première refonte de son utilitaire compact, la marque de camions de GM a opté pour un nouveau trio de moteurs suraliment­és comprenant même le seul turbodiese­l de son créneau.

Un nouvel utilitaire compact GMC a fait son entrée chez les concession­naires General Motors cet été. Il s’agit du Terrain 2018. Toujours aussi massif, il a des formes nettement moins anguleuses, son poids a diminué de près de 200 kg et, désormais, trois moteurs suraliment­és de faible cylindrée figurent au catalogue.

Ces changement­s paraissent plus radicaux encore lorsqu’on réalise qu’ils s’appliquent à un modèle qui n’avait guère changé depuis son lancement, en août 2009. Or, huit ans dans l’industrie automobile, c’est comme l’éternité !

Le nouveau Terrain partage la plateforme D2XX développée par Opel, l’ex-filiale européenne de GM, pour des utilitaire­s comme le Chevrolet Equinox et le Buick Envision, de même que des voitures compactes comme les Chevrolet Cruze et Volt. Le Terrain partage aussi ses moteurs avec l’Equinox. Contrairem­ent à ce dernier, toutefois, le GMC provient désormais de l’usine GM de San Luis Potosi, au Mexique, et non plus de l’usine CAMI Automotive d’Ingersoll, en Ontario, qui produit toujours l’Equinox, du moins pour le moment.

Si le lieu d’assemblage de ces jumeaux a changé, leurs motorisati­ons, elles, demeurent communes. Les deux moteurs atmosphéri­ques utilisés auparavant, un 4-cylindres Ecotec de 2,4 L et un V6 de 3,6 L, typiques des années 2000, ont cédé leurs places à un trio qui mise sur la suraliment­ation pour rendre ce nouvel utilitaire plus éconergéti­que.

TROIS MOTEURS TRÈS DIFFÉRENTS

Le 4-cylindres turbo de 1,5 L, par exemple, devient le nouveau moteur d’entrée de gamme. Réservé aux Terrain SLE, il remplace l’Ecotec de 2,4 L (182 ch) et c’est le moteur à essence le moins gourmand de la gamme comme en témoignent ses cotes moyennes de 8,6 et 9,0 L/100 km attribuées respective­ment aux versions à deux et quatre roues motrices. C’est aussi le moteur le moins éclatant puisque, malgré ses 170 ch, il impose au Terrain une accélérati­on de 0 à 100 km/h de près de 10 s et des reprises plutôt quelconque­s.

À l’inverse, l’autre 4-cylindres turbo à essence, un moteur de 2,0 L, donne au Terrain ses meilleures prestation­s, mais aussi sa plus grande capacité de remorquage, comme le faisait d’ailleurs le V6 de 3,6 L (301 ch). Ce moteur de 252 ch propulse l’utilitaire compact de GMC à 100 km/h en 7 s environ et il autorise le remorquage de charges atteignant 1 588 kg (3 500 lb), soit plus que le double de la capacité autorisée de 680 kg (1 500 kg) pour les deux autres moteurs de la gamme. On croirait, par ailleurs, que ces aptitudes supérieure­s hausseraie­nt considérab­lement sa consommati­on. Pourtant, les écarts séparant ces deux moteurs turbo à essence ne sont pas si importants que ceux observés en 2017 entre le 4-cylindres et le V6 d’alors. Les chiffres publiés par Ressources naturelles Canada révèlent un écart d’environ 5 à 13 % comparativ­ement au 4-cylindres de 1,5 L, selon qu’on opte pour un Terrain à deux ou à quatre roues motrices. Pour sa part, le V6 du Terrain 2017, plus gourmand, consommait autant de carburant que le V8 de 5,3 L d’une camionnett­e GMC Sierra. Ça dit tout !

Le Terrain 2018 offre, par ailleurs, une alternativ­e éconergéti­que unique aux deux moteurs à essence. Il s’agit d’un turbodiese­l de 1,6 L, un moteur que partagent l’utilitaire Equinox et la berline Cruze. Ce 4-cylindres de 137 ch donne au Terrain ses meilleures cotes de consommati­on, soit une moyenne de 7,4 L/100 km et une cote sur autoroute d’à peine 6 L. Équipé de la sorte, le Terrain doit se contenter d’une capacité de remorquage inférieure à celle du moteur de 2,0 L, mais son couple généreux (240 lb-pi) lui assure de bonnes reprises et son autonomie est imbattable. Les chiffres de consommati­on nous permettent d’imaginer un automobili­ste voyageant au volant d’un Terrain muni de ce moteur, qui parcourrai­t presque 1 000 km avant de devoir faire le plein.

Ce moteur, dont était doté notre véhicule d’essai, présente toutefois deux petits écueils. D’abord, il est un peu plus bruyant que les deux moteurs à essence et même davantage qu’un turbodiese­l d’un Mercedes-Benz GLK, par exemple. Ensuite, sa boîte de vitesses automatiqu­e à 6 rapports aurait besoin d’un

rapport additionne­l pour l’empêcher de vibrer à 100 km/h (ce qui, du même coup, réduirait son niveau sonore). Car il faut préciser que les deux moteurs à essence, eux, disposent de boîtes automatiqu­es à 9 rapports, qui contribuen­t à les rendre un peu plus doux.

ESTHÉTIQUE : UNE QUESTION DE GOÛT

À l’instar de la carrosseri­e, l’esthétique de l’intérieur a beaucoup changé. Le tableau de bord est moins imposant, grâce à ses formes plus façonnées et un usage judicieux de moulures et d’appliques décorative­s. On dispose aussi de plus d’espaces de rangement, puisque le traditionn­el levier de vitesses a été remplacé par des boutons poussoir. Malheureus­ement, ces petits commutateu­rs, qui se trouvent au bas du pan central du tableau de bord, ne sont pas ergonomiqu­es pour deux sous. Hors de portée du conducteur, une personne distraite pourra d’ailleurs très facilement les confondre.

Par ailleurs, la transmissi­on intégrale de type réactif, qui est optionnell­e pour les versions SLE et SLT, et de série pour la Denali, doit être enclenchée en utilisant une commande rotative logée sur la console. Or, pour plusieurs modèles rivaux, ce genre de système fait son boulot de lui-même au moment opportun, sans nécessiter la moindre interventi­on du conducteur.

Les sièges baquets sont très confortabl­es et comportent plusieurs réglages : 8 pour le siège du conducteur dans toutes les versions et 6 pour celui du passager dans les Terrain SLT et Denali. De plus, le siège du passager avant a maintenant un dossier qui se rabat à plat. Après avoir également rabattu les dossiers 60/40 de la banquette arrière, il est alors possible de charger des objets très longs comme, par exemple, une échelle de 2,4 m (8 pi).

Même en ne repliant que les dossiers de la banquette arrière, le coffre du Terrain procure la polyvalenc­e attendue d’un utilitaire. Le volume utile dont on dispose alors, qui frôle 1 800 L, est cependant légèrement inférieur à celui du coffre d’un Subaru Forester, d’un Honda CR-V ou d’un Toyota RAV4, des modèles rivaux qui disposent d’environ 2 000 L de volume utile, et ce malgré des dimensions extérieure­s légèrement moins encombrant­es.

En somme, le GMC Terrain fait l’essentiel plutôt bien, mais sans plus, certains rivaux pouvant faire mieux de différente­s façons. Son turbodiese­l lui procure toutefois un avantage indéniable qui plaira aux grands voyageurs.

 ??  ?? Le GMC Terrain 2018 adopte des formes nouvelles toujours aussi massives, mais nettement moins anguleuses que celles du modèle antérieur.
Le GMC Terrain 2018 adopte des formes nouvelles toujours aussi massives, mais nettement moins anguleuses que celles du modèle antérieur.
 ??  ??
 ??  ?? Le remplaceme­nt du levier de vitesses de la boîte automatiqu­e par des boutons poussoir a permis d’ajouter de nouveaux espaces de rangement à l’avant. Toutefois, ces commutateu­rs ne sont pas ergonomiqu­es.
Le remplaceme­nt du levier de vitesses de la boîte automatiqu­e par des boutons poussoir a permis d’ajouter de nouveaux espaces de rangement à l’avant. Toutefois, ces commutateu­rs ne sont pas ergonomiqu­es.
 ??  ?? Le coffre du GMC Terrain rend cet utilitaire polyvalent, surtout grâce au dossier rabattable du siège du passager avant, qui permet de transporte­r de très longs objets.
Le coffre du GMC Terrain rend cet utilitaire polyvalent, surtout grâce au dossier rabattable du siège du passager avant, qui permet de transporte­r de très longs objets.

Newspapers in French

Newspapers from Canada