Un retour en force
Il y a deux équipes qui semblent vraiment dans une catégorie à part présentement dans la LNH, en ce début de saison : le Lightning et les Kings, deux formations qui n’ont pas participé aux séries la saison dernière.
Si, chez le Lightning, il n’y a pas eu de changements majeurs chez les dirigeants de l’équipe, l’arrivée de Rob Blake comme directeur général des Kings semble avoir donné un nouveau souffle à cette franchise, qui en avait grandement besoin. Pourtant, ce n’est pas en faisant des changements majeurs que Rob Blake a été en mesure de s’imposer, mais beaucoup plus en prêchant la stabilité.
SUR LA BONNE VOIE
Dans son processus pour trouver un nouvel entraîneur, Blake savait très bien qu’il avait en John Stevens l’homme idéal pour remplacer Darryl Sutter. Stevens faisait partie de l’organisation des Kings depuis sept ans (entraîneur adjoint) et le nouveau directeur général n’avait pas nécessairement le goût de tout chambarder dans la façon de travailler entre ses joueurs et le groupe d’entraîneurs.
« Je connais John depuis mon arrivée avec les Kings comme directeur général adjoint il y a quatre ans, me souligne Rob Blake. J’ai vu comment il se comportait dans les moments heureux [Coupe Stanley de 2013], mais aussi dans les moments difficiles, comme lors de notre dernière saison. Je savais qu’il était l’homme de la situation et il facilite ma tâche comme nouveau DG. »
Cette stabilité semble être très payante alors que deux joueurs qui ont connu des difficultés la saison dernière sont au premier rang des marqueurs de l’équipe, soit Dustin Brown et Anže Kopitar.
Ces deux vétérans ont d’ailleurs joué avec Rob Blake pendant deux saisons, soit de 2006 à 2008 et aujourd’hui ils doivent composer avec un patron qui a été un coéquipier avec qui ils aimaient bien s’amuser.
« Je pense que c’est plus difficile pour Rob, souligne Dustin Brown. Il doit être sérieux autour de nous et il ne peut plus sortir avec nous ni participer à des fêtes d’équipe, comme celle de l’Halloween, comme c’était le cas il y a dix ans. Mais au delà de ça, Rob est un excellent communicateur qui ne passe pas par quatre chemins. Il est un produit des Kings et ça se sent. »
Dustin Brown n’est pas dupe. Si Dean Lombardi était demeuré en poste comme directeur général des Kings, les chances sont fortes qu’il jouerait dans un autre uniforme aujourd’hui.
DEMEURER À TOUT PRIX
Rob Blake a joué pendant vingt ans dans la LNH, dont 14 saisons avec les Kings. Il a remporté une Coupe Stanley avec l’Avalanche en 2001. Immédiatement à la fin de sa carrière comme joueur, en 2010, il s’est déniché un emploi au département de sécurité des joueurs sur la glace de la LNH et a commencé à travailler pour Brendan Shanahan.
Cet emploi lui a ouvert plusieurs portes, lui qui ne voulait surtout pas demeurer inactif à 41 ans. « En travaillant pour la ligue, j’ai eu la chance d’assister à des réunions des directeurs généraux ou du bureau des gouverneurs, souligne Rob Blake. J’ai appris le côté “affaires” du hockey, un sujet qui ne fait jamais partie des conversations chez les joueurs.
« Je ne savais pas exactement ce que je souhaitais faire après ma carrière, mais j’ai l’avantage de savoir quelle est la dynamique d’un vestiaire. J’ai été longtemps capitaine, ce qui vous donne aussi une autre perspective. Je comprends mieux maintenant comment construire une formation et lorsque j’ai eu la chance de me joindre au groupe de dirigeants des Kings, j’ai simplement saisi ma chance. »
Cette chance lui sourit bien jusqu’à présent, même s’il ne veut pas festoyer trop rapidement. Une chose est certaine, les Kings ont tout pour réussir présentement et s’ils demeurent en santé, cette équipe fera oublier la saison désastreuse de l’an dernier.