Le Journal de Montreal

Ouellette et Trudel veulent protéger les dénonciate­urs avec une norme

- ROBERT PLOUFFE ET ANNABELLE BLAIS

« GUY OUELLETTE ET ANNIE TRUDEL FONT PARTIE DU COMITÉ SUR LES “WHISTLE-BLOWERS” » — CHRISTIAN LÉVESQUE, CONSEIL CANADIEN DES NORMES

Guy Ouellette et Annie Trudel, qui se décrivent tous deux comme des lanceurs d’alertes, travaillen­t ensemble à la création d’une nouvelle norme qui protégerai­t les dénonciate­urs, a appris notre Bureau d’enquête.

Ils siègent tous deux au sein d’un comité de travail sur les lanceurs d’alertes, mis sur pied par le Conseil canadien des normes (CCN) en tant que spécialist­es de l’anticorrup­tion.

« Guy Ouellette et Annie Trudel font partie du comité sur les “whistle-blowers”, a confirmé Christian Lévesque, qui préside le Comité sur la gouvernanc­e du CCN.

« Je me considère comme un lanceur d’alertes. Je vais toujours protéger les lanceurs d’alertes, élever le débat des lanceurs d’alertes », a déclaré M. Ouellette en entrevue sur les ondes du 98,5.

VOYAGE ANNULÉ

Ils devaient se rendre en Chine dans deux semaines, pour le compte du CCN, pour participer à des pourparler­s sur cette nouvelle norme en présence de représenta­nts de 45 pays.

« Mme Trudel m’a fait parvenir une lettre il y a une semaine pour m’indiquer qu’elle ne pouvait participer en raison d’autres obligation­s », précise M. Lévesque qui ignore si, dans les circonstan­ces actuelles, M. Ouellette pourra être présent.

Cette démarche s’inscrit dans le cadre des travaux sur la création de la norme ISO 37001 qui permet de prévenir, détecter et traiter les problèmes de corruption.

M. Ouellette veut que le gouverneme­nt applique cette norme aux organismes gouverneme­ntaux comme l’UPAC. Il a d’ailleurs remis un rapport à ce sujet au premier ministre Philippe Couillard.

En mai dernier, à Québec, l’Organisati­on internatio­nale de normalisat­ion a décidé, sous l’insistance de l’Australie, d’ajouter une autre norme pour protéger les dénonciate­urs.

LE SPVM N’A PAS VOULU D’ELLE

Par ailleurs, Mme Trudel a aussi posé sa candidatur­e au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) en juin dernier, à titre d’experte en éthique chargée d’établir un « diagnostic » sur la gouvernanc­e et les comporteme­nts, a-t-on appris.

« On m’a approchée parce que le SPVM avait besoin de quelqu’un qui a mon expertise, a expliqué Mme Trudel. La rencontre fut très positive et nous avons eu une entente verbale. »

Or, pour une raison que Mme Trudel s’explique mal, le numéro 2 au SPVM, Simonetta Barth, lui a expliqué qu’elle ne correspond­ait pas au profil recherché. Le contrat a été accordé à Thierry Pauchant, directeur de la Chaire de management éthique à HEC.

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PHOTO D’ARCHIVES, JEAN-LOUIS FORTIN L’analyste Annie Trudel (photo) et le député Guy Ouellette travaillen­t à la création de la norme ISO 37001 sur la corruption.
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