Il détruisait ses agendas pour ne pas laisser de trace
Un ingénieur remettait des enveloppes « comme Purolator »
Un ancien patron de la firme de génie Dessau reconnaît avoir servi de messager pour remettre 300 000 $ comptant à l’ex-directeur de l’ingénierie de la Ville de Laval Claude De Guise.
« J’étais un peu comme Purolator », a illustré hier Rosaire Sauriol, qui a été vice-président de Dessau jusqu’en 2013.
Dans le cadre du procès de Tony Accurso, Sauriol a expliqué que c’est l’ex-maire Gilles Vaillancourt qui lui avait donné cette mission.
Il a raconté que c’est Frank Minicucci, le bras droit d’Accurso, qui lui a d’abord fourni l’argent liquide, réparti sur « cinq à dix versements ».
RÉCOMPENSE
Son témoignage vient confirmer celui fait mardi par l’ex-directeur général de la Ville Gaétan Turbide, selon lequel Gilles Vaillancourt aurait ordonné le paiement d’une gigantesque prime de départ secrète à De Guise.
Seuls les montants diffèrent quelque peu : alors que Turbide parlait de 350 000 $, Sauriol se souvient plutôt de 300 000 $.
La Couronne veut prouver que De Guise était ainsi récompensé pour avoir aidé Vaillancourt à partager illégalement les contrats publics de construction et d’ingénierie pendant plus d’une décennie.
Sauriol a lui-même fait partie des 37 personnes arrêtées à Laval en 2013. Il a plaidé coupable et payé une amende de 200000 $. Il avait aussi été un des témoins de la commission Charbonneau en 2013.