Brossard paie 500 $ le trajet de covoiturage
Son entente avec Netlift serait remise en question
La Ville de Brossard a versé 91 200 $ à une jeune entreprise de covoiturage pour moins de 200 déplacements effectués en cinq mois.
Selon les informations fournies par la firme montréalaise Netlift qui a obtenu le projet pilote, seuls 184 déplacements ont été effectués à travers ce service de transport depuis son lancement en mai dernier.
Cela représente donc près de 500 $ par voyage.
Des chiffres catastrophiques qui auraient créé de fortes tensions entre la Ville et Netlift, au point qu’une suspension pure et simple du projet est envisagée.
La Ville reprocherait notamment à l’entreprise de ne pas avoir respecté plusieurs clauses du contrat.
L’instigateur du projet, le conseiller municipal Alexandre Plante, se porte pour sa part à la défense de Netlift.
« Peu d’efforts de communication ont été faits par la Ville pour promouvoir le service. Je pense qu’il faut s’interroger sur les méthodes à privilégier pour obtenir du succès avec un tel projet pilote », explique M. Plante par courriel.
Netlift propose depuis 2012 une application mettant en relation automobilistes et passagers désirant partager les coûts — essence, stationnement, dégradation du véhicule — de leurs trajets en auto.
Pourtant, de l’aveu des concepteurs de l’application, les chances de trouver un conducteur ou un passager faisant le même trajet que soi quotidiennement sont extrêmement faibles.
« Selon des études réalisées dans plusieurs villes, on parle de 0,4 % de chances », dit Benoit Jugand, vice-président aux opérations taxis et affaires publiques chez Netlift.
FACTURES
L’entreprise s’est tournée vers Brossard pour que la municipalité assume une partie des coûts de déplacement pour les Brossardois.
La contribution annuelle de la Ville a été plafonnée à 54 7200 $, mais celle-ci n’est censée payer que pour les trajets effectués.
Or, selon nos informations, Netlift enverrait chaque mois une facture de 45600 $ à la Ville qui refuse de payer puisque le nombre de trajets effectués est loin de l’objectif.
Selon M. Plante, le premier versement de 45600 $ était prévu au contrat, mais le versement d’un autre montant de 45 600 $ — pour un total de 91200 $ — serait une erreur administrative et la Ville serait en réalité créditrice de plus de 40 000 $ auprès de Netlift.
La question se pose de savoir ce qu’il adviendra de cette somme si la Ville décide de rompre le contrat.