Le Journal de Montreal

Moreau refuse d’appuyer le discours de Chagnon

- CHARLES LECAVALIER

QUÉBEC | Pierre Moreau fait bande à part chez les libéraux en refusant de saluer la sortie historique de Jacques Chagnon, qu’il trouve exagérée.

« Je suis en désaccord avec le texte de la motion. Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un discours historique », a indiqué le ministre des Ressources naturelles, Pierre Moreau, hier.

Il est très inhabituel qu’un ministre fasse un tel acte de dissidence. Tous les autres élus libéraux, incluant le premier ministre, ont appuyé la motion qui saluait « le discours historique [de Jacques Chagnon] visant à défendre les droits et privilèges des parlementa­ires. »

DES « ERREURS »

M. Moreau a fait valoir qu’il comportait des « erreurs ». « Ça fait un bon clip “accuser ou excuser”, mais ce n’est pas conforme au fonctionne­ment de notre système de justice », a-t-il déploré. Il a soutenu que Jacques Chagnon ne faisait pas la nuance entre l’UPAC, qui prépare un dossier, et le directeur des poursuites criminelle­s et pénales, qui porte les accusation­s.

Il dit être favorable à « la partie du discours qui touche les droits des parlementa­ires », mais dénonce « les éléments liés à une société totalitair­e ».

La veille, Jacques Chagnon lançait qu’« un député a perdu une charge importante et sa réputation a été entachée. [...] Que des accusation­s soient portées ou que des excuses publiques soient faites, qu’on accuse ou qu’on s’excuse ».

Philippe Couillard a pourtant salué la question parlementa­ire « importante » défendue par Jacques Chagnon. « Les questions parlementa­ires que le président de l’Assemblée a soulevées avec raison hier » font partie du « noeud de la question » de l’affaire Ouellette, a indiqué le premier ministre.

LEADERSHIP CRITIQUÉ

Le chef caquiste François Legault a profité de la sortie de M. Moreau pour critiquer le leadership de Philippe Couillard. Il s’agirait selon lui de la démonstrat­ion que le premier ministre a « perdu son caucus ».

Le péquiste Pascal Bérubé affirme de son côté que Pierre Moreau a agi de la sorte étant donné sa « proximité » avec le commissair­e de l’UPAC Robert Lafrenière.

« Je demanderai­s à M. Moreau de nous confirmer qu’il était bien le directeur de cabinet de Jacques Dupuis au moment où M. Lafrenière était sous-ministre. »

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