René Lévesque vit dans leurs mots
Plusieurs anciens premiers ministres et ministres ont rendu hommage hier à la figure de l’indépendantisme
C’est un homme proche des gens et passionné qu’ont décrit hier les personnalités présentes pour célébrer le 30e anniversaire du décès de l’ancien premier ministre du Québec René Lévesque.
« Il n’y avait aucune arrogance chez lui. Il aimait accomplir des choses plutôt que d’en parler », déclarait hier l’écrivain et journaliste canadien Graham Fraser au sujet de celui qui fut premier ministre de 1976 à 1985.
Si l’on en croit cette affirmation, René Lévesque aurait été fort embarrassé d’entendre le concert de louanges que lui ont réservé plusieurs de ses anciens ministres et proches réunis à l’invitation de la fondation qui porte son nom.
De l’ancienne première ministre Pauline Marois, à l’actuel chef du Parti québécois Jean-François Lisée, tous ceux présents hier à l’Écomusée du fier monde, à Montréal, ont célébré le chef, père de la nationalisation de l’électricité et fier porteur de l’étendard indépendantiste, mais aussi l’homme, humble et curieux de tout.
« Il était l’homme politique le plus connecté avec l’âme et le coeur des Québécois », a lancé l’ancien ministre des Finances de René Lévesque, Yves Duhaime.
PETIT TRAIN DE VIE
L’ex-premier ministre Bernard Landry a pour sa part évoqué avec une certaine tendresse l’altruisme qui caractérisait selon lui René Lévesque.
« Il était passionné d’économie, mais d’économie collective. Il ne s’est jamais intéressé à ses propres finances. Lui, c’était petite voiture, petits appartements, petit train de vie », a énoncé M. Landry avant de conclure dans un sourire malicieux : « Et l’habillage... Modeste, c’est le moins que l’on puisse dire. »
Pauline Marois, ministre dans le cabinet Lévesque de 1981 à 1985, a de son côté insisté sur l’intégrité exceptionnelle et le caractère novateur de ce chef de gouvernement singulier qui invitait ses ministres à partir en tournée dans toutes les villes du Québec au moins une fois par mois.
« Il pensait qu’il fallait garder le contact avec le terrain. [...] C’était un homme engagé et qui aimait passionnément le Québec. »