Le maire de Laval se dit victime d’intimidation des cols bleus
Un dizaine de syndiqués ont passé l’Halloween devant la maison de Marc Demers
Une dizaine de cols bleus masqués sont restés près d’une heure et demie devant la maison du maire de Laval jusqu’à ce que la police intervienne, le soir de l’Halloween.
« Cette tentative d’intimidation n’est pas acceptable, s’insurge Marc Demers. Tout ce que ces individus ont réussi à faire, c’est d’apeurer mes petits-enfants et de semer l’émoi dans le voisinage. J’espère qu’ils ont honte. »
Une dizaine de cols bleus se sont présentés vers 18 h mardi, à sa résidence à Laval. Le maire n’était pas présent, mais sa femme, sa fille et deux de ses petits-enfants étaient dans la maison pour fêter l’Halloween.
Selon M. Demers, les hommes qui sont restés une heure et demie devant chez lui étaient masqués. Ils ont diffusé une musique intimidante avec de puissants haut-parleurs, indique-t-il.
Il a fallu l’intervention de la police pour faire partir les cols bleus.
Du côté du syndicat, on nie toute forme d’intimidation.
« On a distribué des bonbons et des chocolats et on a joué de la musique d’Halloween, on n’a pas fait de mal », assure le président du syndicat, Martin Gagnon, qui parle plutôt d’une « soirée rigolade ».
M. Gagnon affirme d’ailleurs que la fille de Marc Demers est venue discuter tranquillement avec eux.
SOUS-TRAITANCE
Les cols bleus ont quitté fin septembre la table de négociation sur le renouvellement de leur convention collective. Ils estiment que l’administration Demers leur demande trop de concessions.
Le syndicat a également entrepris une campagne pour dénoncer la sous-traitance des contrats donnés par la Ville de Laval à des entreprises privées.
Une compilation de ces contrats obtenus par Le Journal montre par exemple que ces contrats ont coûté 14 millions $ pour l’entretien mécanique des véhicules de la Ville ou encore 9,4 millions $ pour l’entretien des végétaux.
« PAS SURPRIS »
En voyant ces montants, le président du syndicat s’est dit « pas surpris ».
« L’administration Demers dit qu’elle rapatrie les services à l’interne pour se démarquer de l’ère [Gilles] Vaillancourt, mais on voit bien que ce n’est pas le cas pour le travail des cols bleus », soutient M. Gagnon.
Parmi les montants des contrats sous-traités, on voit que 8,5 millions $ ont été versés pour l’entretien ménager des bureaux de l’hôtel de ville.
« On s’occupe de nettoyer les arénas, pourquoi est-ce qu’on ne pourrait pas faire l’entretien de l’hôtel de ville ? », interroge le vice-président du syndicat, Francis Desjardins.