Il se dit victime d’un coup monté de la police
L’homme connu pour s’être évadé de la prison de Saint-Jérôme affirme avoir été accusé à tort de meurtres
L’homme derrière l’évasion en hélicoptère à la prison de Saint-Jérôme affirme que la police et la Couronne veulent lui coller deux meurtres sur le dos parce qu’il a refusé de devenir délateur.
Benjamin Hudon-Barbeau est convaincu d’être victime d’un coup monté.
C’est impossible qu’il ait demandé à Ryan Wolfson de tuer Pierre-Paul Fortier, Frédéric Murdock, Vincent Pietrantonio et son fils Tommy Pietrantonio en trois semaines, a-t-il soutenu devant un jury, hier. « Jamais, jamais, jamais », a martelé l’homme de 41 ans.
Il prétend qu’il ne connaissait pas les deux premiers hommes, qui sont décédés, et que les deux derniers, qui ont survécu, étaient ses « amis ».
Benjamin Hudon-Barbeau a témoigné pour sa défense, hier, sous très haute surveillance, dans une salle sécurisée du palais de justice de Saint-Jérôme.
HAUTE SURVEILLANCE
Depuis le début de son procès pour meurtres et tentatives de meurtre, en septembre dernier, l’homme connu pour s’être évadé de la prison de Saint-Jérôme en hélicoptère prend place dans un box des accusés vitré.
Pour son témoignage, il est installé dans le box des témoins, sans menottes, directement devant la juge France Charbonneau. Cependant, plusieurs paires d’yeux surveillent ses moindres faits et gestes.
Quatre agents correctionnels, cinq constables spéciaux et deux agents en civil munis d’oreillettes l’entourent en tout temps, en plus des trois enquêteurs de la Sûreté du Québec responsables du dossier.
Interrogé par son avocat, Me Rodrigue Beauchesne, Hudon-Barbeau a déclaré avoir été « extrêmement surpris » lorsque les enquêteurs sont venus lui annoncer, en 2015, qu’il allait être accusé relativement à des meurtres commis en 2012.
SOUFFLE COUPÉ
« Ça m’a coupé le souffle, a-t-il illustré. Je m’attendais à avoir d’autres accusations pour l’évasion. »
L’accusé a indiqué qu’il avait rencontré Ryan Wolfson derrière les barreaux, et que celui-ci l’avait aidé à comprendre les rouages de la prison.
Se sentant redevable à son endroit, Hudon-Barbeau lui a « présenté des gens » pour qu’il puisse se loger et travailler en sortant de détention. Sans plus, selon lui.
L’accusé de 41 ans a décrit Wolfson comme un homme impulsif, qu’il avait déjà vu en possession d’une arme.
« Ryan a fait la guerre des motards, il connaissait déjà du monde dans [les Laurentides] », a-t-il souligné.
Contre-interrogé par Me Steve Baribeau, de la Couronne, Hudon-Barbeau a laissé entendre qu’il faisait l’objet d’un complot.
« [Mon implication dans les meurtres], ça, c’est vous et vos amis policiers qui ont inventé ça. Ils ont voulu que je sois délateur et ils m’ont offert de grosses sommes d’argent », a dit Hudon-Barbeau au procureur.
Aujourd’hui : le contre-interrogatoire de Benjamin Hudon-Barbeau se poursuit.