Rohingyas sous silence
La Birmanie ne leur a jamais accordé la citoyenneté, ils sont étrangers, mais surtout musulmans et indésirables depuis des décennies dans le pays. Ils sont Rohingyas. Leurs témoignages sont atroces, leurs histoires s’avèrent toutes identiques. Le scénario typique se répète en boucle : des villages brûlés, des femmes violées, des morts innocents en nombre incalculable, et la communauté internationale fermant les yeux sur ce crime contre l’humanité.
Les chefs d’État des quatre coins du monde font de beaux discours émouvants. Mais les mots ne réparent rien, ils sont faux. Ce massacre sanglant s’apparenterait à un nettoyage ethnique, à l’unanimité. Franchement, ce n’est même pas un crime reconnu par la Cour pénale internationale. C’est plutôt la peur du terme génocide qui est en faute. Il faut comprendre que qualifier ainsi l’extermination de masse du peuple le plus persécuté de la planète salirait quelque peu les bonnes intentions des Nations unies.
Cette minorité musulmane est humiliée et discriminée, elle est exclue de la société birmane et le gouvernement force son exode par la violente destruction de ses villages. Sans surprise, l’armée est complice. Le processus génocidaire enclenché par les Birmans est évident, l’objectif étant de faire disparaître toute une ethnie. Le mot semble irriter alors que les blessures, elles, persistent. Génocide, génocide, c’est le génocide des Rohingyas sous silence.
Florent Maiorana