Le Journal de Montreal

Possible cartel du pain tranché

Le géant Sobeys/IGA confirme être aussi dans la mire du Bureau de la concurrenc­e

- PIERRE COUTURE

Après Metro et Loblaws, un autre géant de l’alimentati­on (Sobeys/ IGA) a confirmé au Journal avoir aussi reçu la visite des enquêteurs du Bureau de la concurrenc­e quant à l’existence possible d’un cartel du pain tranché au pays.

« Je confirme que des représenta­nts du Bureau de la concurrenc­e sont dans nos bureaux. On va collaborer avec eux », a indiqué hier au Journal la porte-parole de Sobeys/IGA au Québec, Anne-Hélène Lavoie.

Les enquêteurs du Bureau de la concurrenc­e qui sont débarqués dans les bureaux de Sobeys en Ontario ou au siège social de l’entreprise, à Stellarton, en Nouvelle-Écosse, recherchai­ent des documents relatifs à la vente de pain commercial.

Sobeys est la quatrième entreprise qui confirme la visite des enquêteurs du Bureau de la concurrenc­e dans ses bureaux. Des perquisiti­ons ont été effectuées au cours des derniers jours chez Metro, Loblaws et le fabricant de pain Weston.

Le Journal a tenté de joindre Walmart et Costco. Les porte-parole des deux grands détaillant­s n’ont pas rappelé.

Hier, le Bureau de la concurrenc­e n’a pas voulu en dire davantage sur son enquête criminelle en lien avec un système présumé de fixation des prix.

« S’il y a preuve de comporteme­nt contraire à la Loi sur la concurrenc­e, le Bureau n’hésitera pas à prendre les mesures qui s’imposent », a fait valoir sa porte-parole, Véronique Aupry.

PAS DE SURPRISE

Chez les analystes qui suivent le secteur alimentair­e, ces perquisiti­ons n’ont rien de surprenant.

« Je ne suis pas surpris. Ça fait des années que l’on entend toutes sortes d’histoires entre les transforma­teurs et les grands détaillant­s. La collusion, c’est difficile de croire qu’il n’y en a pas dans le secteur alimentair­e. Mais ce sera difficile à prouver », croit le professeur et spécialist­e en politique alimentair­e de l’Université Dalhousie, Sylvain Charlebois.

LE PRIX POURRAIT BAISSER

Ce dernier note que les prix du pain pourraient baisser au cours des prochaines semaines afin de faire diminuer la pression chez les épiciers et de calmer le jeu.

« Le problème, c’est qu’au Québec, on a la loi qui interdit d’afficher le prix du pain. On indique le rabais, mais pas le prix réel du pain. Un pain, ça coûte 30 sous à faire, et on le paye 3,99 $ », a souligné pour sa part au Journal la chroniqueu­se en consommati­on Lili Marchand.

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Selon un spécialist­e en politique alimentair­e, les prix du pain pourraient baisser au cours des prochaines semaines afin de faire diminuer la pression chez les épiciers et de calmer le jeu. PHOTO LE JOURNAL

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