Possible cartel du pain tranché
Le géant Sobeys/IGA confirme être aussi dans la mire du Bureau de la concurrence
Après Metro et Loblaws, un autre géant de l’alimentation (Sobeys/ IGA) a confirmé au Journal avoir aussi reçu la visite des enquêteurs du Bureau de la concurrence quant à l’existence possible d’un cartel du pain tranché au pays.
« Je confirme que des représentants du Bureau de la concurrence sont dans nos bureaux. On va collaborer avec eux », a indiqué hier au Journal la porte-parole de Sobeys/IGA au Québec, Anne-Hélène Lavoie.
Les enquêteurs du Bureau de la concurrence qui sont débarqués dans les bureaux de Sobeys en Ontario ou au siège social de l’entreprise, à Stellarton, en Nouvelle-Écosse, recherchaient des documents relatifs à la vente de pain commercial.
Sobeys est la quatrième entreprise qui confirme la visite des enquêteurs du Bureau de la concurrence dans ses bureaux. Des perquisitions ont été effectuées au cours des derniers jours chez Metro, Loblaws et le fabricant de pain Weston.
Le Journal a tenté de joindre Walmart et Costco. Les porte-parole des deux grands détaillants n’ont pas rappelé.
Hier, le Bureau de la concurrence n’a pas voulu en dire davantage sur son enquête criminelle en lien avec un système présumé de fixation des prix.
« S’il y a preuve de comportement contraire à la Loi sur la concurrence, le Bureau n’hésitera pas à prendre les mesures qui s’imposent », a fait valoir sa porte-parole, Véronique Aupry.
PAS DE SURPRISE
Chez les analystes qui suivent le secteur alimentaire, ces perquisitions n’ont rien de surprenant.
« Je ne suis pas surpris. Ça fait des années que l’on entend toutes sortes d’histoires entre les transformateurs et les grands détaillants. La collusion, c’est difficile de croire qu’il n’y en a pas dans le secteur alimentaire. Mais ce sera difficile à prouver », croit le professeur et spécialiste en politique alimentaire de l’Université Dalhousie, Sylvain Charlebois.
LE PRIX POURRAIT BAISSER
Ce dernier note que les prix du pain pourraient baisser au cours des prochaines semaines afin de faire diminuer la pression chez les épiciers et de calmer le jeu.
« Le problème, c’est qu’au Québec, on a la loi qui interdit d’afficher le prix du pain. On indique le rabais, mais pas le prix réel du pain. Un pain, ça coûte 30 sous à faire, et on le paye 3,99 $ », a souligné pour sa part au Journal la chroniqueuse en consommation Lili Marchand.