LOUISE DESCHÂTELETS
Ça vaut-il la peine de vivre dans un monde aussi pourri ?
L’an passé j’ai vécu une très mauvaise passe. J’ai fait une dépression, des crises d’anxiété et de panique, et de l’insomnie. J’ai consulté un psychologue, un médecin ainsi qu’un travailleur social. Le premier faisait semblant de m’écouter sans rien me proposer comme piste de solution. Il ne parlait que pour dire « L’heure est terminée, c’est 120 $ »
Le deuxième voulait me bourrer de calmants, d’antidépresseurs et autres pilules qui ne faisaient que me causer de gros effets secondaires. Le troisième, lorsque je lui ai dit que j’avais des idées suicidaires, m’a forcée à me rendre aux urgences de l’hôpital.
J’ai attendu là pendant des heures interminables sans que personne ne s’occupe de moi avant de décider de retourner chez moi pour me retrouver la police à mes trousses comme une criminelle. Mon conjoint d’alors, qui depuis est devenu mon ex-conjoint, m’accusait de faire semblant, de ne chercher qu’à attirer l’attention, d’être une « estie de névrosée » !
En conclusion : la prochaine fois que je traverserai une période de dépression et d’anxiété avec des idées suicidaires, je ne le dirai à personne. Si ça aboutit à l’ultime geste, eh bien tant pis ! Quand on ne compte pour personne. Quand on n’a rien fait de bon dans sa vie. Quand on a commis le grand crime d’être laide. Alors on est coupable de tout et on ne mérite que la peine capitale.
De toute façon, dans le monde qui est le nôtre, quand tu essaies d’être gentil, on te crache dessus en te traitant de niaiseux, car ce sont les baveux, les menteurs et les manipulateurs qui sont rois. Bianca
Je pourrais vous plaindre et vous dire que vous avez été malchanceuse sur toute la ligne pendant votre épisode dépressif, mais je n’en ai pas envie. Car ce serait, à mes yeux, taper sur un clou que vous avez déjà enfoncé depuis un an. Que diriez-vous de porter votre regard sur une guérison à long terme, en prenant les moyens pour réguler votre santé physique et psychologique, afin d’éviter les rechutes ? Il existe un organisme qui s’appelle « REVIVRE » où vous pourriez vous inscrire à des ateliers de groupe et obtenir du soutien. Non seulement on pourrait vous orienter vers un médecin adéquat, mais on pourrait aussi vous donner des conseils pour équilibrer votre hygiène de vie tout en vous faisant des amis pour vous soutenir dans les passes plus difficiles. Pour joindre les responsables : 1-866 738-4873
Comment faites-vous pour ne pas péter une coche ?
Je vous lis régulièrement et souvent, je trouve que vous êtes d’une patience et d’une tolérance hors du commun. J’ai 46 ans, et à lire les lettres que vous publiez, j’ai souvent l’impression que les gens se complaisent à revivre sans cesse leur passé difficile. Sibol (pour ne pas dire de mot plus gros encore), on peut-tu arriver en 2017 au lieu de stagner en 2016 ?
Les gens sont tristes et s’acharnent à le rester. Moi aussi, j’en ai vécu des moments difficiles. Comme une séparation avec deux enfants, une pension alimentaire à payer, une maison à séparer en deux, etc. J’ai alors connu un creux comme tout le monde. Et mon enfance n’avait pas été parfaite non plus. Mais je suis passé par-dessus. On dirait que les gens s’acharnent à rester dans leurs mauvais souvenirs quand toute l’information est là pour qu’ils s’en sortent. Mais bon, vous, au moins, vous faites du bien. Anonyme
C’est mon seul et unique but, essayer de faire du bien à ceux qui en arrachent. En même temps, je me réjouis de voir qu’il existe des gens comme vous qui ont la force de vous tenir la tête hors de l’eau pour profiter de la vie, même quand votre ciel est sombre. Ce que je souhaite à tout le monde.