Les taxis veulent être dédommagés pour 1 G$
Le rachat des permis de taxis pourrait coûter cher au gouvernement du Québec
QUÉBEC | Le gouvernement Couillard devra débourser un milliard de dollars afin de dédommager les propriétaires de taxis pour la présence d’Uber au Québec, prévient l’industrie.
« On va jusqu’au bout. Qu’ils rachètent nos permis et on n’en parlera plus », lance le président du Comité provincial de concertation et de développement du taxi, Serge Leblanc.
À Montréal, la valeur des permis a déjà chuté de moitié depuis l’arrivée du géant américain et pourrait bien tomber à zéro, clame Serge Leblanc. Celui-ci prend le relais de Guy Chevrette à titre de porte-parole de l’industrie du taxi, qui a démissionné de ses fonctions pour des raisons personnelles.
Du côté du Regroupement des intermédiaires de taxi de Québec (RITQ), dans la Capitale-Nationale on rappelle que les propriétaires de permis de taxis devront non seulement être remboursés pour le coût de l’achat, mais également les intérêts sur cet investissement qui avoisine souvent les 200 000 $.
« La situation dans laquelle on est rendus, on ne l’a pas choisie, souligne un porte-parole du RITQ, Félix Tremblay. Elle nous a été imposée par le gouvernement Couillard. »
COMPENSATIONS
Au moment d’annoncer le prolongement du projet-pilote avec Uber, Québec a promis de dédommager les chauffeurs de taxi, une promesse réitérée récemment par le premier ministre Philippe Couillard. « S’il y a des conséquences économiques démontrées pour les chauffeurs de taxi, pour la valeur de leurs permis, on va apporter une compensation juste », a-t-il assuré.
Pourtant, en 2016, l’ex-ministre des Transports Jacques Daoust avait fermé la porte à un rachat des permis en faisant valoir les autres priorités budgétaires du gouvernement. « On ne pouvait pas enlever 1 milliard $ à l’éducation pour dire : on rachète des permis », disait-il.
DÉBAT SUR LA VALEUR
Serge Leblanc et Félix Tremblay se basent maintenant sur cette estimation avancée par Jacques Daoust (décédé depuis) pour chiffrer à 1 milliard $ la compensation nécessaire à la suite de la perte de valeur des permis.
De son côté, le nouveau ministre des Transports, André Fortin, refuse de s’avancer sur le montant de la compensation à venir et rappelle qu’un comité a été formé avec le ministère des Finances et l’industrie du taxi pour explorer les façons d’aider les détenteurs de permis.
« Je veux voir avec le comité quelle est la meilleure façon avant d’embarquer dans la valeur exacte », dit-il.