Un numéro à donner aux gens harcelants
L’initiative a pour but de contrer ce comportement
Si vous repoussez les avances d’une personne et qu’elle ne semble pas comprendre le message, vous pourrez dorénavant lui donner un faux numéro qui lui rappellera la notion de consentement.
Cette initiative lancée par Patrick Lincourt, un concepteur de site web originaire de Sherbrooke, s’inspire de la Reject Hotline aux États- Unis et du numéro Anti- relou en France.
« On s’est fait beaucoup sensibiliser au consentement à travers les médias dernièrement », constate l’homme de 34 ans en faisant référence aux scandales sexuels qui ont notamment éclaboussé Harvey Weinstein, Éric Salvail et Gilbert Rozon.
« Quand tu es un homme et que tu réalises tout ce que tes semblables peuvent faire subir aux femmes, c’est la moindre des choses de faire ta part. »
Le site Jedisnon.ca fournit des numéros de téléphone que vous pouvez refiler à un interlocuteur trop insistant.
Lorsque la personne le composera, elle entendra un message lui soulignant l’importance de respecter la décision de quelqu’un qui nous dit « non ». Le message fonctionne aussi par texto.
Pour l’instant, huit numéros couvrant autant de régions du Québec sont disponibles. D’autres pourraient s’ajouter si l’outil connaît un grand succès.
DÉJÀ 6000 MESSAGES
Depuis que le site a été mis en ligne en début de semaine, quelque 6000 appels et textos ont déjà été enregistrés.
« Je suis conscient que ce sont principalement des gens qui essaient les numéros pour voir si ça fonctionne, mais j’espère que ça va devenir un outil réellement utilisé par la suite », a dit Patrick Lincourt.
Tous les frais associés au système sont assumés par M. Lincourt. « Ça me coûte environ 1 $ par mois par numéro de téléphone et 0,02 $ par appel ou texto, indiquet- il. Si une entreprise ou un organisme voulait participer avec moi, ça m’aiderait beaucoup. »
Une campagne de sociofinancement a aussi été lancée sur le site GoFundMe.