L’industrie toujours financée massivement par les grandes banques
AFP | Trente-trois grandes banques ont accordé « plus de 115 milliards de dollars de financement » à des entreprises actives dans la production et le transport de sables bitumineux entre 2014 et fin septembre 2017, déplorent hier une douzaine d’ONG.
Les financements qu’elles ont accordés à ce secteur sur les trois premiers trimestres de 2017 « sont déjà 50 % supérieurs à ceux engagés en 2016 », affirment-elles dans un rapport publié à quelques jours de la 23e conférence de l’ONU sur le changement climatique, la COP23, qui s’ouvre lundi à Bonn.
Les sables bitumineux sont décriés pour le coût économique et environnemental de leur extraction. Présent sous forme sablonneuse dans le sous-sol, le pétrole est produit au terme d’un long processus polluant et énergivore.
« Beaucoup de grandes banques » avaient pourtant « exprimé leur soutien » à l’accord de Paris par lequel la communauté internationale s’est engagée à limiter à 2 °C la hausse de la température mondiale par rapport à l’ère préindustrielle, rappellent les ONG.
Mais malgré ce soutien affiché, elles « continuent de financer le secteur des sables bitumineux à des niveaux bien supérieurs à ceux nécessaires pour respecter l’objectif climatique de 1,5 °C à 2 °C », ajoutent-elles.
Banktrack, Rainforest Action Network, Les Amis de la Terre France, Oil Change International figurent parmi les signataires du rapport.
BANQUES CANADIENNES
Sans surprise, les quatre banques les plus impliquées sont canadiennes (TD, RBS, CIBC, Bank of Montreal), ce pays étant engagé dans l’exploitation de sables bitumineux dans l’ouest de son territoire. Elles sont suivies par des banques américaines et britanniques.
Sur les 33 banques citées, « seules cinq ont commencé à restreindre certains financements aux projets de sables bitumineux et seules trois ont également pris des engagements portant sur les entreprises du secteur », affirme le rapport.