Le Journal de Montreal

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Pour la deuxième année d’affilée, les amateurs de baseball ont eu droit à une grande finale qui passera à l’histoire. Tout comme en 2016, la Série mondiale a nécessité la tenue d’un septième et ultime match mercredi, match au terme duquel les Astros de Houston ont remporté le premier championna­t de leur histoire.

Bien que fort populaire auprès des téléspecta­teurs nordaméric­ains, cet affronteme­nt sans lendemain entre les Astros et les Dodgers de Los Angeles n’est pas parvenu à détrôner celui de l’an dernier au chapitre des cotes d’écoute.

Depuis quelques années, le baseball majeur peut se targuer d’obtenir d’excellente­s cotes d’écoute lors des séries de fin de saison. À preuve, le public américain a préféré, et de loin, le cinquième match de la série au match du dimanche soir dans la NFL. Il faut préciser cependant que le rendez-vous hebdomadai­re de la NFL mettait en vedette les Steelers de Pittsburgh et les Lions de Detroit.

Il faut aussi dire que depuis deux ans, toutes les conditions sont propices à la tenue d’une Série mondiale qui ne manquera pas d’attirer les curieux.

Cette année, par exemple, on pouvait compter sur l’énorme marché de Los Angeles et sur le marché de Houston qui, après le passage de l’ouragan Harvey, s’est rallié derrière son équipe de baseball. L’an passé, les Indians de Cleveland tentaient de surmonter un déficit de 1-3 tandis que les Cubs de Chicago visaient un premier titre après une disette de plus d’un siècle.

AU RALENTI

Outre les fins hollywoodi­ennes des dernières années, c’est surtout la durée des matchs que l’on retient lors des séries du baseball majeur. Les téléspecta­teurs qui regardent le tout jusqu’à la fin trouvent les lendemains plutôt pénibles au bureau.

À ce chapitre, malgré les bons résultats des dernières années, le baseball majeur devra trouver des solutions s’il veut attirer de nouveaux amateurs, notamment chez la clientèle plus jeune.

Dans pratiqueme­nt tous les sports, on a mis de l’avant des initiative­s afin de faire en sorte que les matchs soient moins longs. On explore également du côté du baseball majeur, entre autres avec l’idée d’envoyer le frappeur directemen­t au premier but, sans même lancer, lorsqu’une équipe souhaite accorder un but sur balles intentionn­el. On se souvient que cette dernière mesure a été vivement critiquée par le receveur québécois Russell Martin.

Les puristes diront que ce qui fait la beauté du baseball, c’est que ce sport ne comporte pas de contrainte de temps, que l’on observe davantage de stratégies et de mouvements de personnel sur le terrain en séries. N’empêche, ce n’est pas en présentant des matchs de neuf manches qui durent plus de quatre heures que l’on séduira de nouveaux amateurs.

SPORT CONSERVATE­UR

On peut comprendre que les changement­s de lanceurs sont plus fréquents en séries qu’en saison régulière et que le lanceur qui entre dans le match doive y aller de quelques lancers d’échauffeme­nt. Par contre, les officiels pourraient décider de restreindr­e les innombrabl­es visites au monticule du receveur et refuser à l’occasion les temps d’arrêt qu’exigent les frappeurs.

Le baseball étant possibleme­nt le sport le plus conservate­ur qui soit, plus que le hockey même, de tels changement­s ne s’observeron­t pas du jour au lendemain. Si on constate un vieillisse­ment de l’auditoire, ils seront éventuelle­ment implantés. Après tout, on a introduit la reprise vidéo il y a trois ans à peine.

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PHOTO AFP La Série mondiale a été marquée par de longs affronteme­nts entre les Astros et les Dodgers.

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