Des enjeux de campagne quipourraient tout renverser
D’importantes questions soulèvent toujours le débat dans plusieurs villes du Québec à la veille du scrutin
Rouyn-Noranda Gérer la croissance économique
La croissance économique prévue dans les prochaines années amènera des défis majeurs pour le futur maire de Rouyn-Noranda. La mine d’or Horne 5 de Ressources Falco devrait entrer en production en 2020, ce qui créera 550 nouveaux emplois à Rouyn-Noranda. Avec une crise du logement qui perdure depuis 10 ans, la création de nouveaux quartiers devient l’enjeu électoral majeur. Maire depuis neuf ans, Mario Provencher mise sur son expérience pour montrer qu’il est le mieux placé pour préparer Rouyn-Noranda à faire face à cette croissance. Il a déjà exigé de Québec de recevoir des terrains du ministère des Ressources naturelles, car la Ville de Rouyn-Noranda n’a plus de terrains pour construire de nouveaux quartiers. De son côté, son adversaire Philippe Marquis mise sur le développement de logements sociaux, un dossier qui lui tient à coeur depuis plusieurs années. La candidate Diane Dallaire entend s’asseoir avec les gens d’affaires et les organismes afin de faire face à la situation. Pour elle, la Ville doit en faire une priorité et devenir un facilitateur.
Brossard Accusations de manque d’éthique
Le maire sortant Paul Leduc a dû se défendre cette année dans deux dossiers de manquement à l’éthique devant la Commission municipale du Québec. Dans l’un des deux cas, l’homme de 80 ans s’en est sorti blanchi, mais l’autre lui vaudra une sanction le 10 novembre. M. Leduc, qui se présente pour un sixième mandat, a dénoncé ces plaintes à répétition, qui sont selon lui « des armes politiques utilisées par ses adversaires en année d’élection ». Face à lui, l’ex-maire Jean-Marc Pelletier tente un retour, mais ses rivaux ont dénoncé le fait qu’il réside à Montréal et non à Brossard, alors que la loi électorale l’y oblige. La conseillère municipale Doreen Assaad se présente après avoir claqué la porte du parti de M. Leduc en 2016. Son équipe promet de faire le ménage en matière d’éthique. Enfin, l’ex-député néo-démocrate Hoang Mai, défait en 2015, se présente comme candidat indépendant. Jeune père, il ne souhaite plus faire les aller-retour à Ottawa et veut désormais se consacrer à la vie municipale. - Matthieu Payen
Terrebonne La corruption s’invite au débat
Soupçonné d’être au coeur d’un vaste stratagème de corruption, l’ex-maire de Terrebonne Jean-Marc Robitaille a démissionné en novembre 2016, invoquant des problèmes de santé. Les partis dans la course tentent donc de prendre leur distance de l’ancienne administration. Le maire intérimaire, Stéphane Berthe, assure s’être déjà attaqué au problème en modifiant le code d’éthique des élus de la Ville. Marc-André Plante propose la création d’un bureau de l’intégrité tandis que Valérie Quevillon fait valoir que son parti est le seul à ne compter aucun conseiller de l’ancienne garde. Quant à Antoine Hanachian, il veut faire passer le nombre de conseillers municipaux de 16 à 10. – Benoit Philie et Catherine Montambeault
Sainte-Thérèse Le nom de la mairesse cité au procès d’Accurso
Le nom de la mairesse sortante Sylvie Surprenant est sorti à quelques reprises lors de la commission Charbonneau et dernièrement dans le cadre du procès de Tony Accurso, en lien avec du financement illégal de son parti. Mme Surprenant, qui brigue un quatrième mandat, ne fait face à aucune accusation. Ces allégations pourraient toutefois lui nuire et profiter à son opposant, René Gauvreau. - Dave Parent, collaboration spéciale
Mascouche Une ville au dur passé
La Ville de Mascouche a dû tourner la page malgré elle sur son passé trouble l’an dernier, quand est décédé l’ancien maire Richard Marcotte avant même de subir son procès pour corruption. Après 22 ans de règne, il avait été arrêté en 2012 pour fraude, corruption et abus de confiance par l’Unité permanente anticorruption, pour un présumé système d’échanges de pots-de-vin et de contrats avec des entrepreneurs, dont Tony Accurso. Chargé de ramener l’ordre en 2013, le maire sortant Guillaume Tremblay brigue désormais un deuxième mandat. Déjà, six conseillers de l’équipe de l’ex-député péquiste de 33 ans ont été élus par acclamation, sur les huit postes à combler. Il fait tout de même face à deux candidats indépendants, soit François Collin et Line Lavallée, dans la course à la mairie. - Hugo Duchaine
Trois-Rivières Le Colisée de 50 millions $ qui divise
Après le nouvel amphithéâtre inauguré il y a deux ans, le maire sortant Yves Lévesque souhaite maintenant investir 53,1 M$ dans un nouveau colisée, même si la Ville n’a pas d’équipe de hockey junior majeur et cumule une dette de 247,6 M$. Ce projet divise la population de 135 000 habitants. Le nombre de signatures au registre pour s’y opposer n’a toutefois pas été suffisant pour provoquer un référendum sur l’emprunt de 53,1 M$. Les candidats à la mairie André Bertrand et Jean-François Aubin estiment qu’il faut réévaluer toutes les autres options possibles. « Je ne suis ni pour ni contre. Je suis sur le “pourquoi” qui n’a pas été expliqué », dit M. Bertrand. Yves Lévesque, qui sollicite un cinquième mandat, affirme qu’il faut continuer à développer la ville et à avancer. - Amélie St-Yves, collaboration spéciale
Saint-Hyacinthe Une tour de 15 étages au coeur de la course
Le promoteur privé Réseau Sélection prévoit construire une tour d’habitation de 15 étages au centre-ville de Saint-Hyacinthe, ce qui représente un investissement de 40 à 50 millions $. Le maire sortant Claude Corbeil défend ce projet en assurant que la Ville ne peut se permettre de refuser cet investissement. Son opposante, Chantal Goulet, a quant à elle signé une pétition contre le projet dans sa forme proposée. Elle accuse le maire de ne pas écouter la population. - Magalie Lapointe, collaboration spéciale
Granby La congestion routière inquiète
La congestion sur la route 139 entre Saint-Alphonse-de-Granby et à Granby, la construction d’un bassin de rétention pour les égouts et la revitalisation du centre-ville demeurent la priorité du prochain mandat par les candidats à la mairie. Le maire sortant Pascal Bonin s’est dit satisfait de son bilan des quatre dernières années, mais principalement du virage intelligent de la Ville. Toutefois, les nombreux déversements des égouts lors des deux dernières années dans la rivière Yamaska ternissent son bilan, ce à quoi son principal adversaire, Yves Bélanger, entend s’attaquer s’il devient maire. – Carl Vaillancourt
Sherbrooke Devenir un pôle économique
Le maire sortant Bernard Sévigny, qui sollicite un troisième mandat, souhaite la création d’un corridor Sherbrooke-Boston visant à positionner sa ville comme territoire économique relais entre les huit États du nord-est américain et l’Europe. Son projet Well inc., qui inclut la construction de deux bâtiments et d’une place publique sur la rue Wellington Sud, soulève toujours la controverse. Comme il refuse de dévoiler les coûts qui y sont reliés, M. Sévigny fait l’objet d’une plainte pour manquement à l’éthique et à la déontologie à la Commission municipale du Québec. Ses deux principaux adversaires, Steve Lussier et Hélène Pigot, s’opposent quant à eux au développement de l’aéroport. M. Lussier veut geler les taxes municipales pendant au moins un an et maximiser le nombre d’entreprises dans le parc industriel. Mme Pigot s’intéresse de près au transport collectif et à l’aménagement urbain qui favorise les commerces de proximité. - Caroline Lepage, collaboration spéciale