Le Journal de Montreal

Retour aux sources pour Benoît Groulx

Il y a 31 ans, il marquait son 1er but dans la LHJMQ à Laval

- FRANÇOIS-DAVID ROULEAU

Il y a 31 ans, à quelques jours près, Benoit Groulx sautait sur une glace de la LHJMQ à Laval une première fois.

C’était au Centre sportif de la rue Desnoyers dans le quartier Saint-Vincentde-Paul le soir du 27 octobre 1986, mieux connu sous le nom de Colisée de Laval.

Cet amphithéât­re déjà désuet à l’époque dans la cour du Collège Laval a par la suite porté le nom du House of Pain.

Benoit Groulx y est passé tout juste avant que les Sandy McCarthy, Martin Lapointe et autres dignes porte-couleur du Titan de Laval le rende mythique et effrayant à fréquenter.

UN DOUBLÉ

Ce soir-là du 27 octobre, à l’âge de ses 18 ans et 17 matchs derrière la cravate chez les juniors, Groulx en était ressorti avec deux buts face au vétéran gardien Mario Brunetta dans une victoire décisive de 10 à 5 de ses Bisons. Il s’agissait de ses deux premiers en carrière dans le circuit Courteau.

Mais il existe de ces édifices où un joueur peut provoquer tous les genres d’étincelle.

Le Centre sportif Laval était l’un de ceux-là pour Groulx.

Même si rien ne pouvait égaler une présence dans son patelin au « Vieux Bob » de Hull, la cabane de Laval ne l’intimidait pas toujours.

Même si à ses trois saisons ses Bisons avaient de la difficulté à amasser les victoires sur l’île Jésus, Benoit Groulx collection­nait les buts et les points à sa fiche junior.

AUCUN CHOIX

« Ça fait tellement longtemps quand je pense à tout ça. Peut-être que c’était l’atmosphère dans l’édifice ou ma préparatio­n, mais je n’avais pas d’autre choix que d’arriver prêt sur cette glace, raconte Groulx, à son premier passage chez les pros à Laval alors qu’il est à la barre du Crunch de Syracuse.

« C’était impression­nant d’arriver dans ce building. Nous avons des bonnes histoires à cet endroit, certaines qui ne se racontent pas. Je me souviens surtout qu’il était difficile à visiter. Laval avait un bon club avec les Donald Audette, Sylvain Couturier, Eric Dubois et compagnie. Il faut dire qu’on avait aussi un bon club », témoigne celui qui a connu du succès en formant un trio avec Dan Lacroix et Sylvain Hurteau.

Impossible de jaser du Centre sportif ou du Colisée de Laval sans se rappeler les nombreuses taloches qui s’y sont distribuée­s.

Le petit général du Crunch de Syracuse en a d’ailleurs plusieurs en tête. « Le combat le plus solide que j’y ai vu, c’est entre Dan Lacroix et Gino Odjick. Si on demandait à Dan, je suis certain qu’il s’en souviendra­it. Je m’en souviens encore comme si c’était hier », assure-t-il avec vigueur, amusé par ses moments du passé.

UNE LEÇON

Si c’est à Laval qu’il a marqué son premier but dans la LHJMQ, c’est aussi à cet endroit qu’il a enfilé son dernier, en mars 1989, lors de la première ronde des séries éliminatoi­res face au Titan.

Au fil de ses trois saisons sous les ordres de Réal Paiement à Granby, Groulx a retenu plusieurs leçons.

Alors que les Bisons avaient terminé au sommet du classement en 1986-1987 en vertu d’une fiche de 48 victoires et 100 points en 70 matchs, leur parcours s’était brutalemen­t arrêté en séries à Chicoutimi.

Il a toujours gardé cette éliminatio­n hâtive en mémoire. Une leçon qu’il a appliquée dès ses premiers pas derrière un banc.

« C’est un triste souvenir, parce qu’on voulait gagner la coupe cette année-là. On s’était finalement rendu compte qu’on était assez loin merci en prenant les choses à la légère, se remémore-t-il. Je m’assure maintenant que dès la première ronde des séries, même si mon équipe est favorite, ça n’arrive plus. »

FACE À LEFEBVRE

Hier soir, en prenant place derrière le banc du Crunch à la Place Bell, c’était un retour dans le passé, mais dans un édifice fort différent, à la fine pointe de la technologi­e qui vient tout juste d’ouvrir ses portes.

Dans l’autre clan, il voyait un visage qu’il essayait de déjouer au Centre sportif il y a trois décennies.

Il faisait encore face à Sylvain Lefebvre, un ancien défenseur du Titan de Laval, en espérant avoir le dernier mot.

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PHOTO AGENCE QMI, MARTIN ALARIE Benoit Groulx était derrière le banc du Crunch de Syracuse à la Place Bell de Laval, hier soir.

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