Le Journal de Montreal

Vague féminine dans les villes du Québec ?

- MARIE-ÈVE DUMONT

Valérie Plante n’est pas la seule à avoir marqué l’histoire en accédant à la mairie de Montréal. Dans au moins sept autres municipali­tés, c’est une femme qui, pour la première fois, accédait dimanche soir au poste de mairesse.

Si les résultats officiels n’ont pas encore été dévoilés, il est tout de même possible de constater que de nombreuses femmes ont réussi à faire leur place durant cette élection.

Josée Néron, à Saguenay, Diane Dallaire, à Rouyn-Noranda, ou encore Audrey Boisjoli, 26 ans, à Saint-Félixde-Valois, sont parmi celles qui ont été les premières femmes élues mairesses de leurs municipali­tés respective­s.

OUVRIR LA PORTE

D’autres femmes ont aussi délogé des maires qui étaient en poste depuis plusieurs années, comme Doreen Assaad, à Brossard, ou encore Maja Vodanovic, dans l’arrondisse­ment de Lachine, à Montréal. La lutte à trois femmes pour la mairie de Longueuil est un autre exemple.

« Nous voyons aussi que, dans certaines municipali­tés, il y aura des conseils municipaux majoritair­ement féminins. C’est une excellente nouvelle, puisque ça ouvre la porte pour d’autres femmes. Elles voient qu’elles peuvent se présenter et que c’est possible d’être élue », souligne Me Louise Cordeau, présidente du Conseil du statut de la femme.

Aux yeux de plusieurs électeurs, les femmes semblent incarner une forme de changement, puisque le milieu municipal est historique­ment un « club réservé aux hommes », explique Chris Erl, étudiant au doctorat à McGill, sur la diversité aux élections municipale­s.

ANTIDOTE AU CYNISME

Ces femmes, souvent, ne sont pas des politicien­nes d’expérience, ce qui amène un vent de fraîcheur aux yeux des électeurs.

« L’engagement social est partie prenante de bien des femmes qui se lancent. Ces candidates ont donc souvent moins d’expérience en politique, mais leur engagement est sincère et, avec le […] cynisme que l’on vit, ça permet de les propulser », estime Dorothy Alexandre, présidente du Conseil des Montréalai­ses.

Jean-Marc Léger, président de la firme de sondages Léger, croit que cette confiance envers les femmes s’explique aussi par leur image d’intégrité.

« Quand on demande si les électeurs pensent que la femme va donner un meilleur service et si elle peut mieux gérer les finances, la réponse n’est pas nécessaire­ment positive. Mais on juge que la femme va être beaucoup plus intègre, c’est du deux pour un », conclut-il.

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