Le Journal de Montreal

Accurso n’était pas au courant, selon son avocat

Ce sont des subalterne­s de l’entreprene­ur qui auraient participé à la corruption

- JEAN-LOUIS FORTIN Précédemme­nt au procès : ■ L’ex-secrétaire de Gilles Vaillancou­rt a affirmé que le maire rencontrai­t souvent Tony Accurso en secret. ■ Aujourd’hui : Guillaume Rochon, avocat des entreprise­s d’Accurso, poursuit son témoignage pour la défe

L’entreprene­ur Tony Accurso n’était pas au courant que ses propres firmes participai­ent au stratagème de collusion et de corruption dirigé par l’ex-maire de Laval Gilles Vaillancou­rt, selon son avocat.

Hier, Me Marc Labelle a affirmé qu’en tant que grand patron d’un véritable empire, Accurso avait d’immenses responsabi­lités et ignorait que ses subalterne­s aient pu arranger des contrats et payer des pots-de-vin.

« M. Accurso est [comme] un avion qui vole à 35000 pieds. Les compagnies, les gens qui sont impliqués [dans le stratagème] sont à 1500 pieds », a-t-il illustré en commençant à présenter sa défense.

Son client, qui témoignera lui-même mercredi, fait face à cinq chefs d’accusation criminels, dont corruption dans les affaires municipale­s, fraude et complot. Il a plaidé non coupable.

Selon la Couronne, deux des firmes de l’entreprene­ur, soit Louisbourg et Simard-Beaudry, ont fait partie d’un cartel qui se partageait les contrats publics à Laval. En retour, elles versaient une ristourne de 2 % en argent comptant au parti politique de Gilles Vaillancou­rt.

« La défense de M. Accurso peut se résumer de la façon suivante : “Je n’ai pas comploté dans ce système de ristournes, je n’ai pas aidé qui que ce soit dans ce système, ce n’était pas de mon ressort. Oui, c’était mes compagnies, mais je ne m’occupais pas de ça” », a plaidé Marc Labelle.

EN FROID AVEC VAILLANCOU­RT

L’avocat a même affirmé que l’entreprene­ur ne s’entendait pas bien avec l’exmaire Vaillancou­rt. Accurso, selon lui, a souvent tenté sans succès de réaliser de gros projets à Laval. « C’était des gros projets de plusieurs millions, mais le maire ne voulait pas », a dit l’avocat.

La semaine dernière, l’exsecrétai­re de Vaillancou­rt avait pourtant soutenu que les deux hommes se rencontrai­ent régulièrem­ent à l’hôtel de ville, en toute discrétion.

Premier témoin de la défense, le fils de Tony Accurso, James, a raconté que son père ne se rendait que très rarement sur les chantiers.

« Mon père s’occupe au niveau financemen­t, au niveau acquisitio­ns. Je n’ai jamais eu affaire à lui sur les chantiers, au niveau de la gestion de projets », a témoigné l’homme de 42 ans, qui était vice-président d’une des filiales de l’entreprise familiale. Selon lui, Tony Accurso agissait davantage comme un président de conseil d’administra­tion, et sont deux de ses bras droits, Joe Molluso et Frank Minicucci, qui prenaient en charge les contrats à Laval.

 ?? PHOTO MARTIN ALARIE ?? Le fils de Tony Accurso, James, a affirmé, hier, sous serment, que son père ne s’occupait pas des chantiers et des contrats publics.
PHOTO MARTIN ALARIE Le fils de Tony Accurso, James, a affirmé, hier, sous serment, que son père ne s’occupait pas des chantiers et des contrats publics.
 ??  ?? TONY ACCURSO Entreprene­ur
TONY ACCURSO Entreprene­ur

Newspapers in French

Newspapers from Canada