Quelques leçons
Qui, il y a six mois, aurait sérieusement parié sur la victoire de Valérie Plante dans la course à la mairie de Montréal ? Chez les analystes, à peu près personne.
On croyait Denis Coderre installé à la mairie pour plusieurs mandats, comme si la ville lui appartenait. C’était le baron de Montréal.
Mais une personne, au moins, y croyait : Valérie Plante. Peut-être se disait-elle qu’elle avait surtout pour mission de faire bonne figure à l’élection ?
TÉNACITÉ
Mais une part d’elle-même devait croire à sa victoire. C’est une chose qui frappe chez la plupart des politiciens : quand plus personne ne croit en eux, ils ne désespèrent pas et se fient à leur destin.
Valérie Plante, dimanche soir, a prouvé que la ténacité est probablement la première vertu nécessaire pour faire une carrière politique et y accomplir quelques exploits.
Et on est d’autant plus tenace qu’on a quelques convictions très fortes, qui résistent aux modes. Quoi qu’on pense des siennes, Valérie Plante en a.
L’étonnante élection de Montréal confirme aussi que, dans notre monde, l’électorat est d’une volatilité extrême.
Certes, le profil social et culturel des électeurs permet de deviner leurs préférences politiques. Mais les grandes fidélités politiques d’hier sont usées.
Une campagne électorale peut faire exploser une situation politique qui semblait coulée dans le béton. Celui qui part battu d’avance peut quand même gagner s’il parvient à capter l’attention de l’électorat et à gagner un certain momentum.
MOMENTUM
C’est encore plus vrai à notre époque où le désir de balayer la classe politique se fait partout sentir.
Donald Trump, Emmanuel Macron, Jack Layton et Valérie Plante, chacun à leur manière, ont profité de ce désir d’envoyer promener l’establishment, même si leurs programmes n’ont rien à voir entre eux.
Il s’agit ensuite de livrer la marchandise. Ce n’est jamais évident. Plus la promesse est grande, plus la déception est probable.