De la salade pour sauver leur église
Une partie de la vente des végétaux paiera l’entretien
SAINT-PACÔME | Des légumes et des fines herbes pousseront du plancher au plafond de l’église de Saint-Pacôme, dans le Bas-SaintLaurent, ce qui permettra d’éviter sa fermeture.
L’entreprise Inno-3B a conçu une technologie pour faire pousser des légumes, des fruits et des fines herbes dans des plateaux fermés empilés sur des tours jusqu’à 40 pieds de hauteur.
L’objectif est de faire pousser des légumes frais dans des endroits isolés comme les communautés nordiques, par exemple.
Étant une entreprise qualifiée par le gouvernement de très haut niveau d’innovation, elle aura accès à des subventions et de l’aide financière pour les 16 premiers mois.
« On cherchait, depuis un an, l’endroit idéal pour notre démonstration, avec des hauts plafonds et pas trop loin de Saint-Pacôme », indique Martin Brault, président de Inno-3B.
CHAUFFER L’ÉGLISE
L’église au coin de la rue, à trois minutes à pied des bureaux de l’entreprise, cherchait pour sa part des projets pour assurer son avenir. Le « match » était parfait.
« On va carrément chauffer l’église avec notre système. La technologie permet de transformer l’énergie électrique en légumes et on récupère une bonne partie de cette énergie pour faire du chauffage », dit Martin Brault.
Une partie des profits de la vente des végétaux servira à l’entretien de l’église, ce qui contribuera à la garder ouverte.
Les gens pourront découvrir le concept en traversant l’allée centrale de l’église.
Un marché public sera installé, où les maraîchers de la région seront d’ailleurs invités à commercer. Un espace communautaire est aussi prévu pour des rencontres ou pour le culte.
« Les surplus serviront à des projets pour la collectivité. C’est vraiment un outil de développement économique local », a aussi indiqué Martin Brault.
« J’ai été impressionné par les réactions de la fabrique et du diocèse ainsi que des gens de Saint-Pacôme, qui ont eu une grande ouverture d’esprit et qui regardent vers l’avenir », a souligné Martin Brault. Selon lui, l’église prend ainsi part aux initiatives de luttes aux changements climatiques.
« On n’a pas senti d’opposition des citoyens. Les gens trouvent que c’est une bonne idée et sont conscients qu’on ne pourra pas garder un bâtiment comme ça uniquement pour le culte », a indiqué la présidente de la fabrique, Lisette Lévesque.