L’ex-président catalan s’en prend à Madrid
BRUXELLES | (AFP) Le président catalan destitué Carles Puigdemont a accusé hier le gouvernement espagnol de pratiques non démocratiques, après avoir été laissé en liberté la veille par la justice en Belgique, où sa présence à durée inconnue provoque des remous politiques.
« Libre et sans caution », a lancé Carles Puigdemont dans un message en catalan sur le réseau social Twitter. « Nos pensées sont pour les collègues injustement emprisonnés par un État qui est loin de la pratique démocratique », a-t-il ajouté, en référence au placement en détention en Espagne d’autres anciens membres de son gouvernement destitué.
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Carles Puigdemont et quatre de ses anciens ministres exilés en Belgique depuis une semaine sont, eux, ressortis libres dans la nuit de dimanche du bureau d’un juge d’instruction belge, au terme d’une longue journée d’audition.
Les cinq Catalans ont été laissés en liberté sous conditions, dans l’attente de l’examen sur le fond des mandats d’arrêt. Ils ont interdiction de quitter le territoire belge et devront se présenter à toute convocation de la justice et de la police.
Il revient désormais à une juridiction belge, la Chambre du conseil, de se prononcer dans les 15 prochains jours sur l’exécution du mandat d’arrêt émis vendredi soir par la justice espagnole pour « rébellion, sédition, détournement de fonds publics et désobéissance à l’autorité ».
TENSIONS POLITIQUES
Le scénario d’une présence prolongée sur le sol belge de M. Puigdemont risque de raviver des tensions politiques au sein de la coalition gouvernementale belge.
Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a appelé hier à « laisser la justice belge et la justice espagnole faire leur travail », loin des considérations politiques.
Il réagissait aux remous provoqués dans le gouvernement fédéral, au sein duquel les nationalistes flamands de la N-VA sont très favorables à la cause catalane.
Le ministre de l’Intérieur Jan Jambon, lui aussi issu de la N-VA (Alliance néo-flamande), est revenu à la charge dimanche en disant qu’il « se posait des questions » sur le fait que le gouvernement espagnol « peut aller aussi loin » dans la répression en Catalogne.
Le député européen espagnol Esteban Gonzalez Pons, membre du parti conservateur au pouvoir en Espagne, a répliqué.
« M. Jambon appartient à un parti qui a collaboré avec l’occupation allemande pendant la Deuxième Guerre mondiale, un parti xénophobe qui n’est un allié recommandable pour personne », a-t-il lancé.