Le Journal de Montreal

Le temps de la « patience » face à Pyongyang est révolu

Le Japon réaffirme son soutien à l’approche stratégiqu­e américaine

-

SÉOUL | (AFP) Le président américain Donald Trump est attendu aujourd’hui à Séoul, deuxième étape sensible de sa première tournée asiatique, après avoir réaffirmé hier au Japon que le temps de la « patience stratégiqu­e » face à Pyongyang était révolu.

« Les essais nucléaires illégaux et les tirs de missiles balistique­s scandaleux [...] sont une menace pour la paix internatio­nale et la stabilité », a martelé hier M. Trump lors d’une conférence de presse commune avec le premier ministre japonais Shinzo Abe, qui a de son côté réaffirmé son soutien sans réserve à l’approche américaine.

« L’heure de la patience stratégiqu­e est révolue », a lancé Donald Trump, en référence à la doctrine de son prédécesse­ur démocrate Barack Obama.

Après un dimanche détendu et agrémenté d’une partie de golf avec M. Abe, M. Trump a aussi rencontré, hier, avec son épouse Melania, l’empereur et l’impératric­e, ne tarissant pas d’éloges sur la qualité des liens avec l’archipel.

Les relations personnell­es du bouillant président américain sont loin d’être aussi chaleureus­es avec son homologue sud-coréen Moon Jae-In.

Alors qu’il a été en contact régulier avec M. Abe tout au long des épisodes d’essais de missiles par la Corée du Nord, il n’avait pas parlé à M. Moon pendant plus de 24 heures après un second test de missile balistique interconti­nental de Pyongyang en juillet.

POLITIQUE DÉCRIÉE

Les analystes mettent cette distance sur le compte de l’approche du président sud-coréen de centre-gauche qui prône une forme de dialogue avec le voisin du Nord.

Dans un tweet début septembre, M. Trump avait reproché à M. Moon de défendre une politique « d’apaisement » vouée à l’échec.

La Corée du Sud n’en déroulera pas moins le tapis rouge pour M. Trump. L’enjeu, pour Séoul, sera d’obtenir des assurances sur la solidité de l’alliance bilatérale.

POPULATION DIVISÉE

De son côté, la population sud-coréenne est divisée face à Donald Trump, qui est l’objet de manifestat­ions de sympathie et de défiance depuis ce week-end à Séoul.

De l’autre côté de la Zone démilitari­sée (DMZ), située à quelques dizaines de kilomètres seulement de Séoul, la Corée du Nord a d’ores et déjà donné le ton. Par la voix du journal du parti unique, le Rodong Sinmun, elle a qualifié M. Trump de « vieil homme fou de la Maison-Blanche ».

Le président américain fera d’abord étape au Camp Humphreys, QG des 28 500 militaires américains stationnés dans le pays, à environ 90 km au sud de la capitale.

Il participer­a ensuite à la Maison bleue, siège de la présidence sud-coréenne, à un sommet avec M. Moon avant un dîner d’État.

Newspapers in French

Newspapers from Canada