Loblaw serre la vis à ses fournisseurs
Il leur impose de nouveaux frais d’approvisionnement
QUÉBEC | L’épicier Loblaw a décidé de serrer la vis à ses fournisseurs en leur imposant de nouveaux frais d’approvisionnement. Ce qui pourrait se traduire par des hausses de prix en épiceries.
Dans une lettre envoyée il y a quelques jours à ses fournisseurs, Loblaw (qui détient au Québec les bannières Maxi, Provigo et Pharmaprix) indique que les nouveaux frais d’approvisionnement augmenteront entre 0,25 % et 0,79 % après le 31 décembre.
Chez les fournisseurs québécois de Loblaw, on croit que ces nouvelles hausses arrivent à un très mauvais moment.
« Ça pourrait faire très mal à certains fournisseurs qui n’auront pas le choix d’encaisser de nouvelles baisses de revenus », indique la présidente du Conseil de la trans- formation alimentaire du Québec (CTAQ), Sylvie Cloutier.
Selon cette dernière, certains fournisseurs de Loblaw devront absorber ces hausses de frais en raison de la compétition qui sévit au pays. Elle craint que les autres grands épiciers comme Metro et SobeysIGA emboîtent le pas à Loblaw.
PEU DE PLACE À LA NÉGOCIATION
Selon l’analyste Peter Sklar de BMO Marchés des capitaux, cette nouvelle demande de Loblaw laisse peu de place à la négociation pour les fournisseurs du géant de l’alimentation.
« Bien que ce type de décision puisse améliorer la rentabilité à court terme, notre préoccupation est de savoir si cela peut nuire à plus long terme dans ses relations avec ses fournisseurs et affecter leurs initiatives innovantes », fait valoir l’analyste de BMO dans une note de recherche à ses clients.
L’an dernier, Loblaws avait également décidé d’écrire à ses fournisseurs pour leur imposer des baisses de prix unilatérales de 1,45 % sur les produits expédiés dans ses entrepôts et ses magasins.
HAUSSES DE PRIX ATTENDUES
Selon M. Sklar, cette décision de Loblaw devrait lui permettre d’augmenter ses revenus de 160 millions $ en 2018.
Or, l’analyste de la BMO croit que certains fournisseurs pourraient être tentés d’augmenter leurs prix, ce qui pourrait finalement se traduire par des gains réels pour Loblaw de seulement 80 millions $.
« Nous avons à jongler avec des hausses de frais de toutes sortes et nous les absorbons depuis une décennie », a fait savoir le porte-parole de Loblaw, Kevin Groh.
Loblaw dit avoir investi plus de 2 milliards $ au cours des dernières années pour moderniser sa chaîne d’approvisionnement.