Le Journal de Montreal

Qui est le prochain ?

- JOHN LIMNIATIS john.limniatis@quebecorme­dia.com

Ce n’est jamais vraiment une surprise de voir un entraîneur-chef et ses adjoints congédiés dans le sport profession­nel.

Malgré tout, quand j’ai appris la nouvelle à propos de Mauro Biello et de ses adjoints, je n’ai pu m’empêcher d’être attristé. D’abord, parce que ce groupe d’entraîneur­s – et j’inclus les assistants Jason Di Tullio et Wilfried Nancy – ont tous été formés dans le soccer québécois. Ensuite, parce que c’en est presque devenu un cliché. Trop souvent, les entraîneur­s paient pour les mauvaises performanc­es d’un club.

Quand l’Impact a nommé Biello à la tête de l’équipe et qu’il a annoncé l’identité de ses adjoints, une interrogat­ion s’est imposée : ce groupe était-il en mesure de mener un club profession­nel malgré son expérience limitée ? Même si Biello avait été adjoint pendant cinq ans et que Di Tullio et Nancy avaient roulé leur bosse à l’Académie, personne n’avait d’expérience comme entraîneur-chef à ce niveau.

En somme, cette nomination donnait beaucoup d’espoir, mais on savait l’aventure risquée. Mauro, en particulie­r, est un homme sincère et engagé qui avait à coeur le succès de l’Impact, peut-être même plus que quiconque. Mais le moment était-il venu de le nommer entraîneur-chef ?

CEUX QUI S’ÉCHAPPENT

En vérité, un entraîneur est aussi bon que ses joueurs. En ce sens, le recrutemen­t était-il à point cette saison ? Les résultats des séries 2016 n’auraient-ils pas faussé le jugement de ses dirigeants ?

Parce que l’Impact s’est retrouvé en 2017 avec plusieurs trous non colmatés dans son effectif.

Certes, les entraîneur­s ont leur part de responsabi­lité dans l’évaluation de l’effectif, mais au final, la décision devait revenir au reste de l’état-major. Mais pour une raison qui m’échappe, le reste de ce groupe n’est pas vu comme responsabl­e des déboires.

À ce stade-ci de son histoire en MLS, l’écart entre l’Impact et les équipes de tête s’agrandit. Même si des formations comme Portland et New York City FC ne se sont pas rendues aussi loin que les demi-finales cette année, d’un point de vue du club, de sa structure, l’écart demeure important à mon point de vue.

LA SUITE

Donc, qui va sauver le bateau de la dérive ? La recherche d’un nouvel entraîneur semble se faire depuis juillet. Du moins, c’est ce qu’on a dit. Une affirmatio­n bizarre à mon avis. Pourquoi avoir gardé Biello si tel était le cas ?

Comme tous les autres partisans du club, j’espère que cette recherche soit rigoureuse et précise. L’Impact doit bien définir ce qu’il cherche chez un entraîneur, parce que jusqu’ici, ses critères n’ont jamais été clairs.

D’après moi, il faut une meilleure synergie entre les dirigeants du club, dans leur façon de faire les choses, dans leur culture d’entreprise.

De plus, même si on veut nous assurer que le prochain entraîneur aura « toute la liberté nécessaire », il faudra se rappeler que ça ne s’est jamais vraiment avéré dans le passé. OK pour donner carte blanche au prochain pilote, mais celle fois, elle devrait être donnée sans condition.

En fait, le seul droit de regard que la direction devrait se garder, c’est du point de vue budgétaire. Si le nouvel entraîneur veut acheter un joueur à 10 millions $, je comprendra­is que Joey Saputo veuille freiner ses ardeurs. Mais si le processus d’embauche est bien fait, il n’aura pas besoin de s’interposer très souvent.

Dans une saison, c’est aux entraîneur­s et aux joueurs de trouver les solutions sportives, pas aux dirigeants du deuxième étage. Les partisans montréalai­s méritent une équipe non seulement capable de participer aux séries éliminatoi­res année après année, mais qui peut aussi rêver de la Coupe MLS.

Avec cette nouvelle embauche, l’Impact doit remettre en question ses décisions passées et trouver enfin quelle sorte de culture elle veut avoir et d’équipe elle veut être. C’est le seul moyen de connaître du succès à long terme.

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