Le Journal de Montreal

Les lanceurs malmenés

-

Le refrain sonne faux aux oreilles des partisans des Dodgers, mais ils l’ont entendu pour une 29e saison de suite : attendez à l’an prochain.

Malheureus­ement pour l’amateur de baseball, le septième match de l’édition 2017 de la Série mondiale n’a pas donné lieu au suspense que les six parties précédente­s lui avaient permis de vivre.

C’était le 2468e match de la saison… et la 38e fois que la Série mondiale nécessitai­t une rencontre ultime.

Mais après deux manches, l’issue de la rencontre était déjà connue puisque les Astros de Houston menaient par 5 à 0 et ils filaient, sans conteste ou presque, vers la première conquête de la Série mondiale de leur histoire.

Certes, les Dodgers ont l’occasion de faire oublier la déconfitur­e du lanceur partant Yu Darvish, mais ils ont laissé cinq coureurs sur les sentiers dans les deux premières manches et par la suite, les releveurs de l’équipe texane leur ont passé les menottes, ne leur concédant qu’un seul point.

DU JAMAIS-VU

Aucun lanceur partant, sauf Clayton Kershaw lors du premier match, n’a été en mesure de franchir la cinquième manche, du jamais-vu. Et Darvish, en deux sorties, n’a jamais pu compléter deux manches de travail.

Les cinquième et sixième matchs de la Série mondiale avaient vu parader au monticule trois lanceurs qui, entre eux, avaient gagné cinq trophées Cy-Young et qui possibleme­nt pourraient en mériter un autre cette saison.

Mais ni Dallas Keuchel (CyYoung 2015), ni Clayton Kershaw (Cy-Young 2011, 2013, 2014 et peutêtre 2017), ni Justin Verlander (CyYoung 2011) n’ont été en mesure, dans un rôle de partant, de mener leur équipe à la victoire.

PEDERSON S’ÉCLATE

Qui eût cru que Joc Pederson, un voltigeur tombé en disgrâce chez les Dodgers et qui est allé faire un séjour de 20 matchs dans le purgatoire des ligues mineures et qui n’avait obtenu qu’un seul coup sûr en six apparition­s au bâton dans la série de championna­t contre les Cubs, allait claquer trois circuits en Série mondiale ?

Qui aurait pu penser que le gérant des Dodgers, Dave Roberts, aurait l’audace de faire appel à Brandon Morrow, lui qui avait donné quatre points sans obtenir un seul retrait à sa dernière sortie, pour affronter Alex Bregman alors que les buts étaient tous occupés et que les Astros menaient par 1 à 0 ?

La première défaite de Verlander dans l’uniforme des Astros, après avoir inscrit neuf victoires consécutiv­es, ne pouvait survenir à un pire moment, car les Texans étaient à un match de la première conquête de la Série mondiale de leur histoire, soit en 56 ans.

Il a suffi d’un simple, d’un frappeur atteint, d’un double (avec un compte de deux prises) et d’un long ballon-sacrifice pour que l’avance des Astros soit transformé­e en un déficit de 2 à 1.

Que dire de Pederson, qui avait réussi un circuit de trois points en neuvième manche du cinquième match aux dépens de Joe Musgrove, pour assommer les Astros dans le quatrième match.

SÉRIE ENLEVANTE

Musgrove n’avait guère apprécié l’exubérance du jeune Dodger à ce moment-là et sa déception a été double quand Pederson a récidivé, cette fois en solo, pour le dernier point de son équipe en fin de septième manche de la sixième rencontre. Ce fut, à mes yeux, l’une des plus enlevantes Séries mondiales des dernières années, même plus que celle qui a vu les Cubs vaincre la malédictio­n de la chèvre l’an dernier. Pourquoi ?

Parce que les Astros de Houston sont champions pour la première fois… et cela n’arrivera plus jamais !

Les sensations d’un premier sacre ne peuvent jamais être égalées…

Vive les champions !

 ??  ?? Les Astros de Houston sont champions de la Série mondiale pour la première fois.
Les Astros de Houston sont champions de la Série mondiale pour la première fois.

Newspapers in French

Newspapers from Canada