Déjà une histoire d’amour
Rien de mieux que la victoire pour rallier de nouveaux partisans
Le nombre de patinoires dans la région de Las Vegas est limité. Au tableau indicateur, on doit parfois expliquer aux spectateurs certains règlements. Malgré tout, les Golden Knights de Vegas sont le spectacle de l’heure dans la capitale du jeu.
Ils étaient nombreux à se demander ce que la LNH allait faire dans le désert du Nevada, un endroit qui ressemblait à tout sauf à un marché de hockey. Gary Bettman n’avait-il pas déjà assez de problèmes à vendre son produit en Arizona, en Caroline et en Floride ?
« Il n’y a aucune comparaison possible. Quand vous viendrez voir un match au T-Mobile arena, vous allez constater que ça n’a rien à voir avec la Floride », a déclaré Jonathan Marchessault, à quelques heures du match contre le Canadien.
L’attaquant québécois soutient que l’ambiance qui règne à l’intérieur du domicile des Golden Knights se situe parmi les sept ou huit plus enivrantes de la ligue.
« Je m’attendais à voir des partisans qui ne connaissent pas vraiment le hockey. Mais, il y a toute une atmosphère! C’est surprenant », a-t-il assuré.
« Et quand on est arrivés à Vegas, qu’on disait qu’on était un Golden Knight, c’était comme à Montréal quand tu dis que tu joues pour le Canadien. Les gens savaient déjà qui on était », a assuré l’athlète de 26 ans.
L’ENTRAÎNEUR IDÉAL
La troupe dirigée par Gerard Gallant s’est assurée de faire une bonne impression. Si elle connaît un certain ralentissement, elle a amorcé son histoire en remportant huit de ses neuf premiers matchs. Un record de la LNH qui aide grandement lorsque vient le temps de réussir une intégration dans un nouveau milieu.
Avec les James Neal, David Perron et Jonathan Marchessault, il faut dire que George McPhee a mis sur pied une équipe rapide et excitante. Ce qui n’a rien à voir avec les équipes d’expansion du passé. Et, en Gerard Gallant, congédié cavalièrement par les Panthers au cours de la dernière saison, le directeur général des Golden Knights semble avoir déniché l’entraîneur idéal pour faire lever le gâteau.
« Gerard fait un travail incroyable. Il nous laisse prendre nos décisions. Tant qu’on prend des décisions intelligentes et qu’on ne commet pas d’erreurs, il nous laisse être créatifs », a souligné Perron.
C’est l’une des raisons pour lesquelles Marchessault, qui a eu le temps de jouer quelques matchs sous ses ordres l’automne dernier, s’est présenté à sa nouvelle formation au pas de course.
« Quand tu as un entraîneur comme Gerard, ça donne beaucoup de confiance. Il est calme, il nous encourage à faire des jeux offensifs. Ce qui nous rend à l’aise avec la rondelle. On veut faire des jeux, on veut bien jouer la partie », a-t-il expliqué.
DES QUESTIONS DE SÉCURITÉ
De plus, des affinités créées à la suite de la tragédie ayant fait près d’une soixantaine de morts lors d’un spectacle country ont semblé donner un élan à cette histoire d’amour.
« On a bien répondu pendant la cérémonie inaugurale suivant la tragédie. On a laissé toute la place aux premiers répondants et aux victimes, a raconté David Perron. Puis, pendant la première période, on a marqué quatre buts. On a vraiment embarqué la foule de notre côté. Depuis ce temps-là, à la maison, ça va super bien. »
D’ailleurs, sur le plan de la sécurité, la LNH ne laisse rien au hasard quand vient le temps d’assurer la protection de ses joueurs.
« Il y a deux agents de police qui s’occupent des équipes qui viennent à Vegas. Ils s’assurent que tout se passe bien et qu’il n’y ait pas d’incident fâcheux », a soutenu Marchessault, qui, à l’instar de ses coéquipiers, demeure à Summerlin, en banlieue de Las Vegas.
Et qu’en est-il des tentations de cette ville, une crainte soulevée par plusieurs au moment d’annoncer la naissance des Golden Knights ?
« On est tous des professionnels. J’espère que les gars [des équipes adverses] se préparent en conséquence. Nous, on vient à New York, Toronto, Montréal. Ça aussi, ce sont des villes où tu peux avoir beaucoup de plaisir », a soutenu Perron.