Des versions contradictoires
QUÉBEC | L’ex-directeur général de la Sûreté du Québec Mario Laprise soutient que Marcel Forget lui a suggéré d’acheter des actions d’une entreprise qui a ensuite sombré dans la controverse, ce que nie le principal intéressé.
« À la suggestion de Marcel Forget, j’ai fait un investissement sur une base personnelle à la fin des années 1990, et ce, sans aucun lien avec mes activités professionnelles », a-t-il écrit dans un échange par courriel.
Dans une entrevue qui a suivi, M. Laprise a déclaré que, tout comme « plusieurs collègues », il avait investi dans l’entreprise Newtech, qui voulait commercialiser un frein à disque intégral.
« J’ai fait partie de ce groupe-là et en bout de piste j’ai tout perdu mon investissement », a-t-il dit en précisant que la somme était de moins de 10 000 $.
Les projets de Newtech n’ont jamais abouti, ce qui a causé des pertes à de nombreux petits investisseurs. L’entreprise a fait les manchettes en raison de nombreuses procédures judiciaires et de l’implication d’un présumé gourou, Marcel Pontbriand, qui recrutait des investisseurs.
Selon M. Laprise, maintenant vérificateur interne chez Hydro-Québec, c’est toutefois M. Forget qui lui « a pointé que ça pourrait être un investissement intéressant ».
FORGET NIE
Lorsque notre Bureau d’enquête lui a appris la version de M. Laprise, M. Forget a d’abord nié avoir suggéré quoi que ce soit à ses collègues.
« M. Laprise était mon patron, c’est difficile de suggérer à mon patron d’investir son argent dans un produit dans lequel moi-même j’investissais. »
M. Laprise et M. Forget ont été associés, avec trois autres collègues, dans une entreprise qui a fait l’acquisition d’un chalet dans Lanaudière, offert à la location.
L’imposante résidence en bord de lac a été la proie d’un incendie criminel en décembre 2013.
M. Forget avait d’ailleurs suggéré à ses associés que le conseiller financier François Simard (voir autre texte) soit le comptable de cette entreprise connue sous le nom de « Chalet des cinq ».
« On lui amenait nos papiers d’impôts et il était comptable, a-t-il dit. Il n’est jamais allé au Chalet des cinq. »
M. Forget a également révélé que M. Laprise était sur la liste de clients de M. Simard. « M. Laprise achetait des actions accréditives », a-t-il dit.
De son côté, M. Laprise n’a pas voulu dire s’il connaissait M. Simard.