Le Journal de Montreal

Des versions contradict­oires

- ALEXANDRE ROBILLARD

QUÉBEC | L’ex-directeur général de la Sûreté du Québec Mario Laprise soutient que Marcel Forget lui a suggéré d’acheter des actions d’une entreprise qui a ensuite sombré dans la controvers­e, ce que nie le principal intéressé.

« À la suggestion de Marcel Forget, j’ai fait un investisse­ment sur une base personnell­e à la fin des années 1990, et ce, sans aucun lien avec mes activités profession­nelles », a-t-il écrit dans un échange par courriel.

Dans une entrevue qui a suivi, M. Laprise a déclaré que, tout comme « plusieurs collègues », il avait investi dans l’entreprise Newtech, qui voulait commercial­iser un frein à disque intégral.

« J’ai fait partie de ce groupe-là et en bout de piste j’ai tout perdu mon investisse­ment », a-t-il dit en précisant que la somme était de moins de 10 000 $.

Les projets de Newtech n’ont jamais abouti, ce qui a causé des pertes à de nombreux petits investisse­urs. L’entreprise a fait les manchettes en raison de nombreuses procédures judiciaire­s et de l’implicatio­n d’un présumé gourou, Marcel Pontbriand, qui recrutait des investisse­urs.

Selon M. Laprise, maintenant vérificate­ur interne chez Hydro-Québec, c’est toutefois M. Forget qui lui « a pointé que ça pourrait être un investisse­ment intéressan­t ».

FORGET NIE

Lorsque notre Bureau d’enquête lui a appris la version de M. Laprise, M. Forget a d’abord nié avoir suggéré quoi que ce soit à ses collègues.

« M. Laprise était mon patron, c’est difficile de suggérer à mon patron d’investir son argent dans un produit dans lequel moi-même j’investissa­is. »

M. Laprise et M. Forget ont été associés, avec trois autres collègues, dans une entreprise qui a fait l’acquisitio­n d’un chalet dans Lanaudière, offert à la location.

L’imposante résidence en bord de lac a été la proie d’un incendie criminel en décembre 2013.

M. Forget avait d’ailleurs suggéré à ses associés que le conseiller financier François Simard (voir autre texte) soit le comptable de cette entreprise connue sous le nom de « Chalet des cinq ».

« On lui amenait nos papiers d’impôts et il était comptable, a-t-il dit. Il n’est jamais allé au Chalet des cinq. »

M. Forget a également révélé que M. Laprise était sur la liste de clients de M. Simard. « M. Laprise achetait des actions accréditiv­es », a-t-il dit.

De son côté, M. Laprise n’a pas voulu dire s’il connaissai­t M. Simard.

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MARIO LAPRISE Ex-directeur général de la SQ

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