Le Journal de Montreal

Elle pourrait perdre sa maison adaptée à sa fille

Une nouvelle règle du fédéral l’empêche de conserver son prêt hypothécai­re

- CATHERINE MONTAMBEAU­LT

Une mère monoparent­ale de Repentigny risque de perdre sa maison adaptée pour sa fille lourdement handicapée à cause d’une nouvelle règle qui l’empêche de conserver son prêt hypothécai­re.

« Avoir un enfant malade, ça demande énormément de sacrifices, de temps et d’énergie. Ça va faire bientôt six ans que je me bats jour et nuit pour mon enfant. Et là, la vie va m’enlever ma maison à cause d’une loi ? Ça n’a pas de sens. »

La fille de Mélanie Castonguay est atteinte du syndrome FOXG1, une maladie orpheline qui touche environ un enfant sur un million. À six ans, la petite Léonie ne peut ni parler ni marcher, doit être gavée et souffre de fréquentes crises d’épilepsie.

« C’est comme avoir un bébé naissant, explique la maman de 38 ans. Elle dépend de moi pour tout. »

Il y a près de trois ans, Mme Castonguay s’est séparée de son conjoint. Elle a décidé de vendre le condo où ils habitaient ensemble — qui était, de toute façon, difficilem­ent adaptable — et de déménager.

« J’ai trouvé une maison qui n’était pas trop coûteuse et facilement adaptable par le peu d’escaliers et les espaces ouverts qu’elle avait », explique-t-elle.

Depuis la naissance de Léonie, Mélanie Castonguay a dû renoncer à sa carrière de graphiste pour s’occuper de sa fille à temps plein. Ses seuls revenus proviennen­t de prestation­s gouverneme­ntales et de la pension alimentair­e que paie son ex-conjoint.

NOUVELLES RÈGLES

Lorsqu’elle a rencontré son courtier hypothécai­re en septembre 2016, il lui a expliqué que deux cosignatai­res devaient l’endosser pour un mois si elle voulait avoir accès à un prêt. D’ici là, son revenu serait assez élevé pour qu’elle n’ait plus besoin d’être cautionnée, grâce à un nouveau supplément gouverneme­ntal qu’elle allait toucher.

Mais en octobre, les règles hypothécai­res ont changé. Son revenu, même avec le supplément pour enfants nécessitan­t des soins exceptionn­els, ne lui permettait plus d’accéder à un prêt sans caution comme prévu.

Son courtier lui a alors conseillé de demander à ses cosignatai­res de le rester pendant un an, le temps qu’elle prouve que son crédit était bon.

COLLECTE DE FONDS

Sauf qu’aujourd’hui, le fait que la mère monoparent­ale paie ses versements hypothécai­res de 1300 $ chaque mois depuis un an n’est pas encore suffisant pour que les banques lui laissent son prêt sans cosignatai­res, à cause des mesures édictées par le gouverneme­nt fédéral.

« En plus, l’une de mes cosignatai­res, ma soeur, s’est séparée, dit-elle. Elle ne pourra plus m’endosser. »

Si rien ne change d’ici décembre, Mélanie Castonguay devra vendre le nid douillet qu’elle a créé pour Léonie. Plus de 60 000 $ en dons et en subvention­s ont été investis pour adapter la maison, qui est désormais munie d’une rampe d’accès, d’un lève-personne et de cadres de portes assez larges pour un fauteuil roulant.

Une campagne de sociofinan­cement intitulée « La maison de Léonie » a été lancée sur le site internet GoFundMe. Plus de 7000 $ ont été amassés jusqu’à maintenant.

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PHOTO COURTOISIE Mélanie Castonguay espère amasser 25 000 $ afin de conserver sa maison, qui est adaptée pour sa fille handicapée, Léonie.

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