Elle pourrait perdre sa maison adaptée à sa fille
Une nouvelle règle du fédéral l’empêche de conserver son prêt hypothécaire
Une mère monoparentale de Repentigny risque de perdre sa maison adaptée pour sa fille lourdement handicapée à cause d’une nouvelle règle qui l’empêche de conserver son prêt hypothécaire.
« Avoir un enfant malade, ça demande énormément de sacrifices, de temps et d’énergie. Ça va faire bientôt six ans que je me bats jour et nuit pour mon enfant. Et là, la vie va m’enlever ma maison à cause d’une loi ? Ça n’a pas de sens. »
La fille de Mélanie Castonguay est atteinte du syndrome FOXG1, une maladie orpheline qui touche environ un enfant sur un million. À six ans, la petite Léonie ne peut ni parler ni marcher, doit être gavée et souffre de fréquentes crises d’épilepsie.
« C’est comme avoir un bébé naissant, explique la maman de 38 ans. Elle dépend de moi pour tout. »
Il y a près de trois ans, Mme Castonguay s’est séparée de son conjoint. Elle a décidé de vendre le condo où ils habitaient ensemble — qui était, de toute façon, difficilement adaptable — et de déménager.
« J’ai trouvé une maison qui n’était pas trop coûteuse et facilement adaptable par le peu d’escaliers et les espaces ouverts qu’elle avait », explique-t-elle.
Depuis la naissance de Léonie, Mélanie Castonguay a dû renoncer à sa carrière de graphiste pour s’occuper de sa fille à temps plein. Ses seuls revenus proviennent de prestations gouvernementales et de la pension alimentaire que paie son ex-conjoint.
NOUVELLES RÈGLES
Lorsqu’elle a rencontré son courtier hypothécaire en septembre 2016, il lui a expliqué que deux cosignataires devaient l’endosser pour un mois si elle voulait avoir accès à un prêt. D’ici là, son revenu serait assez élevé pour qu’elle n’ait plus besoin d’être cautionnée, grâce à un nouveau supplément gouvernemental qu’elle allait toucher.
Mais en octobre, les règles hypothécaires ont changé. Son revenu, même avec le supplément pour enfants nécessitant des soins exceptionnels, ne lui permettait plus d’accéder à un prêt sans caution comme prévu.
Son courtier lui a alors conseillé de demander à ses cosignataires de le rester pendant un an, le temps qu’elle prouve que son crédit était bon.
COLLECTE DE FONDS
Sauf qu’aujourd’hui, le fait que la mère monoparentale paie ses versements hypothécaires de 1300 $ chaque mois depuis un an n’est pas encore suffisant pour que les banques lui laissent son prêt sans cosignataires, à cause des mesures édictées par le gouvernement fédéral.
« En plus, l’une de mes cosignataires, ma soeur, s’est séparée, dit-elle. Elle ne pourra plus m’endosser. »
Si rien ne change d’ici décembre, Mélanie Castonguay devra vendre le nid douillet qu’elle a créé pour Léonie. Plus de 60 000 $ en dons et en subventions ont été investis pour adapter la maison, qui est désormais munie d’une rampe d’accès, d’un lève-personne et de cadres de portes assez larges pour un fauteuil roulant.
Une campagne de sociofinancement intitulée « La maison de Léonie » a été lancée sur le site internet GoFundMe. Plus de 7000 $ ont été amassés jusqu’à maintenant.