Le Journal de Montreal

Avantage démocrate, un an après l’élection

- PIERRE MARTIN @PMartin_UdeM

Il y a un an, les Américains se réveillaie­nt sous le choc de la victoire de Donald Trump. Aujourd’hui, face à un électorat majoritair­ement hostile, le président compte sur sa base. Les conditions d’un rebond démocrate sont là, mais les risques abondent.

Juste après l’élection, les électeurs semblaient disposés à donner une chance à leur nouveau leader, mais quand il est devenu clair que la présidence n’allait pas changer la personnali­té de Donald Trump, ils ont déchanté.

Si quelques sondages ont été favorables à Trump au tout début, ses taux d’approbatio­n croupissen­t depuis des mois sous les 40 % et il bat tous les records d’impopulari­té pour un président dans sa première année.

HISTORIQUE­MENT IMPOPULAIR­E

La désapproba­tion est forte dans tous les domaines, y compris l’économie, malgré une croissance vigoureuse de l’emploi et des indices boursiers.

À moins que Trump ne parvienne à révoquer la loi de la gravité politique, si l’économie ralentit ou si l’affaire russe explose, ses appuis pourraient s’effondrer.

Bref, les Américains sont extraordin­airement déçus de leur président et les chances qu’une majorité d’entre eux se convertiss­ent au trumpisme sont faibles.

PAS DE RETOUR EN ARRIÈRE

Pourtant, certains sondages montrent que si c’était à refaire, Donald Trump gagnerait probableme­nt encore contre Hillary Clinton.

Ça ne veut pas dire grand-chose, sinon que les adversaire­s de Clinton la détestent autant qu’avant et que les autres lui reprochent sa défaite.

En fait, la page est tournée. Même si Trump verra probableme­nt toujours son ex-adversaire dans sa soupe, il faut regarder en avant.

UN « CATCH 22 » POUR LES RÉPUBLICAI­NS

Les républicai­ns qui feront face à l’électorat en 2018 doivent choisir entre s’atteler à la locomotive Trump ou prendre leurs distances.

Mardi, en Virginie, le candidat au poste de gouverneur Ed Gillespie a embrassé le trumpisme et il a été défait par une marge bien au-delà des attentes. Sa campagne trumpiste a davantage fouetté ses opposants que mobilisé ses sympathisa­nts potentiels.

En 2018, les républicai­ns auront donc le choix entre se distancer de Trump et risquer la fronde de sa base, ou s’associer à lui et stimuler l’ardeur des démocrates.

C’est ce que les Américains appellent un « Catch 22 » : pile on perd, face l’autre gagne. Des défis pour les démocrates Il n’y en aura pas de facile non plus pour le parti adverse. L’avance des démocrates dans les intentions de vote en vue de 2018 met le Congrès à leur portée, mais la pente à remonter est abrupte.

Depuis novembre 2016, l’électorat démocrate s’est déplacé significat­ivement vers la gauche en réaction à Trump.

Les candidats démocrates pourraient en profiter pour présenter un programme innovant qui stimulerai­t leurs militants et ferait oublier l’image entartrée de l’establishm­ent du parti, qui avait plombé la campagne Clinton.

Par contre, si les démocrates poussent trop à gauche, surtout sur les enjeux culturels sensibles, ils risquent de donner l’occasion aux républicai­ns de rallier les modérés par une campagne négative.

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