Le Journal de Montreal

Boisclair épinglé pour alcool au volant

L’ex-chef du Parti québécois serait allé jusqu’à intimider des policiers

- NICOLAS SAILLANT ET CATHERINE BOUCHARD

QUÉBEC | L’ancien chef du Parti québécois, André Boisclair, a été arrêté pour conduite avec les facultés affaiblies, dans la nuit de mercredi à hier, à Québec, après quoi il aurait notamment refusé d’obtempérer aux demandes des policiers.

Celui qui a dirigé le PQ de 2005 à 2007 a reconnu les faits en soirée sur sa page personnell­e de Facebook, affirmant qu’il était prêt à en « assumer les conséquenc­es » et se disant « profondéme­nt désolé ».

André Boisclair a été arrêté vers 0 h 35 après avoir embouti un lampadaire de la rue Saint-Joseph avec son véhicule, dans le quartier Saint-Roch à Québec. Puis, au poste de police, il aurait refusé de se soumettre à l’éthylomètr­e en plus de faire des tentatives d’intimidati­on en se servant de son statut.

Durant la nuit, il aurait également été transporté au CHUL, escorté par deux policiers. Il semblait affecté, selon nos informatio­ns.

L’ancien élu apparaît sur des photograph­ies prises mercredi soir à La Champagner­ie, un bar situé près du lieu de l’accident. Un gérant de l’endroit a fait savoir au Journal qu’aucun commentair­e ne serait émis. « On coopère avec la police », a-t-il indiqué sans vouloir se nommer.

RETOUR EN COUR EN FÉVRIER

De son côté, la police de Québec a confirmé qu’un individu de 51 ans a fait l’objet d’une arrestatio­n en lien avec ces événements.

Celui-ci pourrait faire face à des accusation­s de conduite d’un véhicule avec les capacités affaiblies, de refus de fournir un échantillo­n d’haleine, d’intimidati­on d’une personne associée au système judiciaire et d’entrave à la justice.

L’homme a été libéré sous promesse de comparaîtr­e le 15 février. Boisclair est apparu à la sortie du poste de police avec une mine sombre avant de s’engouffrer dans un véhicule et de masquer son visage devant les caméras.

POLITICIEN­S SONNÉS

À l’Assemblée nationale, les élus se sont montrés déçus par les comporteme­nts qui sont reprochés à leur ancien collègue en soulignant qu’il allait faire face à la justice comme tout citoyen.

André Boisclair n’en est pas à sa première controvers­e. En 2005, il avait admis avoir consommé de la cocaïne alors qu’il était ministre, ce qui ne l’avait pas empêché de remporter la course à la direction du Parti québécois.

On ignore quel sort l’attend à l’Institut de développem­ent urbain du Québec, où il est président-directeur général depuis plus d’un an. Le conseil d’administra­tion de l’organisme a été « saisi de la nouvelle » concernant Boisclair et un communiqué sera publié plus tard à son sujet, a dit une porte-parole de l’organisme qui représente l’industrie immobilièr­e. — Avec la collaborat­ion de Charles

Lecavalier et Dominique Lelièvre

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