Le gouvernement n’avait pas le choix, dit le ministre Arcand
QUÉBEC | Même s’il ne s’en « réjouit » pas, le ministre responsable de l’administration gouvernementale, Pierre Arcand, dit ne pas avoir eu d’autre choix que de verser une indemnité de départ de 200000 $ à un haut fonctionnaire du Québec, parce que l’employé n’avait « pas commis de faute grave ».
L’Agence QMI révélait jeudi matin que le gouvernement Couillard a versé une année de salaire à l’ex-patron du Centre de services partagés du Québec (CSPQ), Christian Goulet. Une enquête administrative avait pourtant démontré qu’il s’était exposé « à plusieurs situations à risque de conflit d’intérêts » en acceptant ce poste qu’il n’a occupé que trois mois.
« Il y a eu une enquête qui s’est faite, et l’enquête […] a démontré que M. Goulet avait fait preuve d’imprudence, mais n’avait pas commis de faute lourde », a dit le ministre libéral lorsque questionné au Salon bleu, hier matin.
« Il ne pouvait pas rester à l’emploi à cause de l’image », a ajouté Pierre Arcand, lors d’une mêlée de presse.
MENTIR
Pour sa part, le député de la Coalition avenir Québec Éric Caire accuse M. Goulet d’avoir « menti » lors de son embauche, en omettant d’indiquer qu’il possédait des actions d’entreprises susceptibles de faire affaire avec le CSPQ. L’organisme est responsable d’octroyer la plupart des contrats informatiques gouvernementaux.
« Donc, mentir à son employeur, mentir au Conseil du trésor, ce n’est pas une faute grave, ça ? Ce n’est pas un motif de destitution, ça ? Puis ce n’est pas un motif pour lui enlever sa prime de 200 000 $ ? » s’est insurgé le député de La Peltrie, au Salon bleu.
Une opinion partagée par le Parti québécois, qui a lui aussi fait part de son incompréhension quant à la décision du ministère.
« Comment la faute commise par M. Goulet peut-elle être assez lourde pour que le gouvernement ordonne son congédiement, mais pas assez grave pour lui enlever son indemnité ? » a dit la députée Nicole Léger, lors de la période de questions.
UNE PROCÉDURE À REVOIR
Visiblement mal à l’aise, le ministre Arcand a reconnu qu’« il y aurait peutêtre des règles à revoir » dans les contrats d’embauche, pour éviter qu’une telle situation ne se présente à nouveau.
À noter que le rapport commandé par le gouvernement pour étudier les agissements de M. Goulet a révélé « qu’aucun PDG n’a signé de déclaration de conflit d’intérêts au CSPQ depuis 2013 ».