Le Journal de Montreal

Coupable d’avoir foncé à 135 km/h sur une maison

La conductric­e pourra finir ses études en droit avant d’être condamnée

- MICHAËL NGUYEN

Une jeune conductric­e qui a foncé à plus de 135 km/h sur une maison de l’ouest de l’île de Montréal et causé pour 350 000 $ de dommages a finalement reconnu son crime, pour lequel elle sera condamnée à la fin de sa maîtrise en droit.

« Malgré l’intersecti­on en ‘‘T” et le panneau d’arrêt, Melinda Kazandjian n’a jamais ralenti son véhicule et elle est entrée de plein fouet dans une résidence », a expliqué cette semaine Me Sylvie Dulude, de la poursuite, au palais de justice de Montréal.

L’événement s’est produit le 1er décembre 2013 à Dollard-Des Ormeaux, mais le dossier a traîné. Le procès devait commencer hier, mais Mme Kazandjian a coupé court au processus judiciaire en plaidant coupable à une accusation de conduite dangereuse.

L’incident est survenu un peu après minuit dans un secteur résidentie­l où la limite de vitesse est de 50 km/h. Ce qui n’avait pas empêché la jeune femme, maintenant âgée de 28 ans, de foncer à toute allure.

« Elle a mis en péril la vie du passager ainsi que celles des résidents », a ajouté Me Dulude.

La collision a été brutale. Le véhicule s’est encastré dans la résidence, détruisant même l’escalier qui menait à l’étage.

« Fort heureuseme­nt, le couple qui habitait là avec ses enfants de 2, 4 et 6 ans était déjà à l’étage », a expliqué l’avocate de la poursuite.

CHOC

Lorsque les pompiers ont voulu évacuer la maison, ils ont dû passer par les fenêtres à l’étage puisqu’il était impossible de sortir de la demeure autrement. À l’arrivée des policiers, Mme Kazandjian dégageait une odeur d’alcool, a ajouté la Couronne.

L’événement a traumatisé les occupants de la résidence, laquelle avait été grandement endommagée. En fait, les propriétai­res ont dû débourser quelque 350 000 $ pour réparer la propriété et remplacer le mobilier détruit ou abîmé.

Et malgré tout, le choc a été assez important pour que les occupants décident de déménager.

« Ils n’ont jamais réintégré la résidence à cause du traumatism­e », a expliqué la procureure, ajoutant qu’ils témoignero­nt des conséquenc­es que le crime a eues sur leur vie aux plaidoirie­s sur la peine en mai 2018.

ÉTUDES

Si Mme Kazandjian doit attendre plusieurs mois avant d’écoper d’une sentence, c’est qu’elle termine présenteme­nt une maîtrise en droit en Californie, a expliqué son avocat Dylan Jones. « Comme la Couronne va sûrement demander de l’emprisonne­ment, je crois qu’il est raisonnabl­e d’attendre la fin de ses études », a-t-il mentionné.

À la sortie de la salle d’audience, Me Jones a expliqué que sa cliente regrettait son geste.

« Elle est extrêmemen­t désolée, et elle est contente qu’il n’y ait pas eu de blessés », a-t-il dit, ajoutant qu’il s’agissait d’un événement « extrêmemen­t grave », mais aussi isolé.

Outre cet événement, le dossier de conduite de Mme Kazandjian est sans tache et elle n’a aucun antécédent criminel, a conclu l’avocat.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Un couple de l’ouest de l’île de Montréal venait à peine de se coucher à l’étage quand Melinda Kazandjian a foncé à plus de 135 km/h sur leur maison, causant pour 350 000 $ de dommages et traumatisa­nt les parents et leurs trois enfants.
PHOTO D’ARCHIVES Un couple de l’ouest de l’île de Montréal venait à peine de se coucher à l’étage quand Melinda Kazandjian a foncé à plus de 135 km/h sur leur maison, causant pour 350 000 $ de dommages et traumatisa­nt les parents et leurs trois enfants.
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SYLVIE DULUDE Procureure

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