La présidente du Parlement catalan emprisonnée
Madrid fixe la caution de Forcadell à 150 000 euros
MADRID | (AFP) La présidente du Parlement de Catalogne, Carme Forcadell, poursuivie dans une enquête pour « rébellion » après la déclaration d’indépendance de son assemblée, sera écrouée jusqu’au versement d’une caution de 150 000 euros (221 693 $), a ordonné hier soir un juge de la Cour suprême de Madrid.
Selon un porte-parole de ce tribunal, «elle sera placée en détention provisoire dès [hier soir] si elle n’est pas en mesure de verser immédiatement la caution». Plusieurs membres du noyau dur séparatiste sont déjà derrière les barreaux.
Le président indépendantiste destitué de Catalogne Carles Puigdemont a réagi sur Twitter en déplorant que Mme Forcadell soit contrainte de «dormir en prison pour avoir permis un débat démocratique».
Carme Forcadell et cinq autres élus ont été entendus dans la journée. L’un a été laissé libre, le seul non indépendantiste, tandis que les quatre autres disposent d’une semaine pour réunir 25 000 euros (36 950 $) et éviter la prison.
FORTE MOBILISATION
Mme Forcadell a assuré devant le juge qu’elle n’avait pas, en tant que présidente du Parlement, « la liberté d’interdire un vote », selon un porte-parole de l’élue. Elle a aussi expliqué que la déclaration d’indépendance était sans effets juridiques, selon des sources ayant assisté à l’interrogatoire.
C’est Carme Forcadell qui avait compté, un à un, les bulletins des élus ayant voté le 27 octobre pour la sécession, 70 sur 135, un fait sans précédent qui a ébranlé l’Espagne et inquiété l’Europe.
La Cour, compétente s’agissant de parlementaires, est saisie d’une enquête sur de possibles faits de rébellion ou de sédition, voire de malversations de fonds, commis en vue de déclarer l’indépendance.
Hier, le chef du gouvernement Mariano Rajoy a souhaité une forte mobilisation des adversaires de l’indépendance lors de ce scrutin, alors que la région est divisée, presque à parts égales, sur le sujet.