La facture des congés additionnels aux salariés refilée aux consommateurs
Près de 52 % des PME estiment que l’octroi de jours de congé additionnels, comme l’envisage le gouvernement du Québec, occasionnerait une hausse du prix de leurs produits ou de leurs services.
La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) soutient que la réforme à venir des normes du travail aura des impacts, et elle demande au gouvernement de prévoir des mesures compensatoires pour les PME.
« DES IMPACTS »
La FCEI a sondé 955 entrepreneurs du Québec pour connaître leurs préoccupations face à cette question. Des groupes de pression réclament l’ajout de cinq jours de congé supplémentaires, après un an de service, alors que la loi prévoit actuellement deux semaines.
« C’est sûr qu’il y aura des impacts, particulièrement chez les petites entreprises qui n’ont pas la solidité financière ou la flexibilité interne pour faire face à des coûts additionnels et aux contraintes engendrées », dit Martine Hébert, vice-présidente principale à la FCEI.
Au Québec, le coût économique d’une journée de travail dans le secteur privé s’élève à environ 500 M$, selon la FCEI.
Une minorité d’entrepreneurs (7 %) est d’avis que cette mesure permettrait de réduire l’absentéisme et qu’elle contribuerait à augmenter la productivité au travail (4 %).
« Jusqu’à ce que l’Ontario annonce qu’il va nous rattraper, le Québec a toujours été plus généreux en termes de vacances et de jours de congé, alors que la productivité du Québec a toujours été inférieure. Je ne vois pas comment, tout d’un coup, comme par magie, on inverserait cette tendance-là.
« C’est sûr que si on demande aux gens “voulez-vous plus de vacances ?”, je ne connais pas grand monde qui va dire non », ajoute Mme Hébert.
DÉDOMMAGEMENT DEMANDÉ
Près de 95 % des PME estiment qu’en cas d’ajout de jours de congés ou de vacances obligatoires payés, les employeurs devraient être dédommagés par des réductions de taxes et d’impôts.