Détour utile au Népal
Antoine Gélinas-Beaulieu réussit son retour au niveau international
QUÉBEC | Preuve à l’appui, l’Inde et le Népal cachent des effets bénéfiques pour le patinage de vitesse ! Le ressourcement qu’Antoine Gélinas-Beaulieu y a trouvé l’a ramené aujourd’hui parmi l’élite mondiale, assez pour espérer le conduire aux prochains Jeux olympiques.
Engagé dans les épreuves de 1500 m et 5000 m de la Coupe du monde, on n’aurait pas cru à ce dénouement, il y a cinq ans, lorsqu’il en a eu marre de ses longues lames.
Ce natif de Sherbrooke excellait autant à la courte piste qu’à la longue avec des podiums aux deux championnats mondiaux juniors en 2010, mais un surentraînement et une mononucléose ont ensuite miné ses deux saisons de compétitions suivantes. À l’automne 2012, blasé de son sport et en quête de se recentrer, il a réuni ses économies et paqueté son sac. Durant six mois, il ira découvrir l’Inde, le Népal et la Chine.
« Je voulais changer d’air complètement. Quand j’ai commencé à être sur les scènes nationale et mondiale, j’avais 15, 16 et 17 ans. C’étaient de grosses années chargées durant mon adolescence. Tu vois tes amis s’amuser et voyager, pendant que, même s’il y a toujours un plaisir à enchaîner les compétitions, tu réalises que ça ne laisse pas beaucoup de liberté », résume l’athlète de 25 ans, rencontré à Québec avant son départ pour la première Coupe du monde de la saison, demain aux Pays-Bas.
« TU REVIENS QUAND TU VEUX »
Son évasion a donné les effets voulus. À son retour, il a entrepris des études en cinéma à Montréal – sa passion – et adopté une vie d’étudiant normal. Puis, au tournant de l’année 2015, une couple de séances à glisser juste pour son plaisir à l’anneau Gaétan-Boucher de Québec allaient le convaincre.
« Chausser mes patins a suffi pour rallumer la flamme », se souvient-il.
« Tu reviens quand tu veux », lui a assuré l’entraîneur du Centre national d’entraînement Gaétan-Boucher, Gregor Jelonek.
C’était réglé. Gélinas-Beaulieu a déménagé à Québec il y a deux ans pour construire son retour sur la scène internationale, ce qu’il a confirmé habilement, le mois dernier, en terminant notamment troisième aux sélections canadiennes du 1500 m, à 16 centièmes de seconde de l’excellent Denny Morrison.
VIVRE DE SON SPORT À NOUVEAU
Sa renaissance a déjoué même les politiques réservées aux athlètes canadiens de haut niveau. Son nom n’apparaît pas officiellement dans l’équipe canadienne, ce qui le prive du brevet de financement automatique de Sport Canada.
« Mon objectif principal de la saison, c’est d’obtenir mon carding [brevet] », avouet-il avant même d’évoquer les Jeux de Pyeongchang.