Le Journal de Montreal

Un album 100 % québécois

- VANESSA GUIMOND

Lorsqu’on les a invités à rencontrer Petula Clark, au printemps dernier, Antoine Gratton et Louis-Jean Cormier ont d’abord cru rêver.

« J’avais de la misère à y croire, nous a dit Antoine Gratton, qui a notamment collaboré avec Amylie et Brigitte Boisjoli, à titre de réalisateu­r. J’étais vraiment nerveux. Finalement, elle m’a mis à l’aise tout de suite. Nous avons parlé de musique et de l’expérience qu’elle souhaitait vivre en studio. C’était vraiment smooth. »

Même son de cloche du côté de LouisJean Cormier, qui a d’abord été approché à titre d’auteur-compositeu­r dans le cadre du projet.

« En me rendant à notre rendez-vous, j’écoutais Downtown et plein d’autres tounes débiles du temps, a-t-il raconté, les yeux pétillants. Je me disais : “Wow, c’est vraiment fou !” (...) Une fois devant elle, je lui ai expliqué que je réalise aussi des albums et que, lorsque je le fais, j’accorde une grande importance à la place de la voix dans une chanson. Je lui ai aussi dit que j’étais un amoureux des mélodies. Je crois que ça l’a marquée. »

HUMBLE ET PERFECTION­NISTE

Depuis ces premières rencontres, les musiciens ont eu le temps de se faire à l’idée qu’ils allaient collaborer de près avec une artiste qui a eu la chance de côtoyer plusieurs légendes et qui a notamment chanté Gainsbourg, Brel, Bécaud et Aznavour au cours de sa carrière.

« C’est drôle, parce qu’on peut discuter, à l’heure du lunch, et là, elle va nous raconter une anecdote avec Francis Ford Coppola ou elle va dire : “Michel Legrand me disait tout le temps ceci ou cela” », a raconté Louis-Jean, précisant toutefois que cela n’empêchait pas la chanteuse de laver la vaisselle après les repas (NDLR : Nous en avons même été témoins lors de notre passage au studio).

« Elle est d’une humilité désarmante, a souligné Antoine. Elle est habituée à l’époque où les conditions de studio ne laissaient pas de place à l’erreur. Elle veut tout le temps performer. Elle s’attarde aux moindres détails. »

« Elle est assez discrète, mais quand elle se permet un commentair­e ou quand elle lance une idée, elle tape toujours dans le mille, a ajouté son complice. Elle pense à des choses auxquelles nous n’avions pas pensé et ça marche à tous les coups. C’est là qu’on voit qu’elle a du métier. »

NOUVELLE COMPLICITÉ

Avant de travailler sur ce projet, les réalisateu­rs se connaissai­ent bien – Antoine avait déjà signé des arrangemen­ts pour l’un des récents concerts de Louis-Jean –, mais ils n’avaient encore jamais eu la chance de créer ensemble.

« Je ne l’ai pas encore dit à Antoine, mais je crois que nous vivons une bromance assez forte, a affirmé Louis-Jean avant d’éclater de rire. Sérieuseme­nt, c’est facile de travailler avec lui. »

« Nous avons des background musicaux quand même différents, mais on se comprend. Nous parlons le même langage », a ajouté son collègue.

« Au départ, nous avons travaillé les chansons juste tous les trois, avec Petula, et il y avait vraiment quelque chose qui se passait, a enchaîné Louis-Jean. Il y a beaucoup de musiciens qui vont travailler beaucoup en écriture et en lecture. Là, nous avons fait tout ce disque sans aucune feuille de papier. Des musiciens qui peuvent faire ça, ça ne court pas les rues. (...) Ç’a été très instinctif, entre nous. »

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